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Le stationnement pour les nuls

Photo: John Edward Linden

Le stationnement pour les nuls : si un tel livre existait, ce serait probablement l’un des meilleurs cadeaux de bienvenue que l’on pourrait offrir au prochain maire de Montréal.

Parce que, soyons honnêtes : la planification du stationnement dans la métropole est atroce depuis des décennies. Au lieu d’avoir considéré au fil du temps des options comme des structures étagées, le verdissement obligatoire des cases de stationnement ou la tarification dynamique des parcomètres, on s’est contenté d’étaler sans cesse du bitume sur l’ensemble de l’île. Le réveil est donc brutal en 2013 avec ce cauchemar asphalté qui se concentre sur des kilomètres carrés.

Les conséquences environnementales et économiques de cette absence de vision à long terme nous forcent aujourd’hui à composer avec de nombreuses aberrations urbanistiques, comme celles du secteur des Galeries d’Anjou : des champs de voitures à perte de vue qui génèrent d’importants îlots de chaleur année après année.

Cette planification déficiente pénalise d’autant plus des artères commerciales, comme le boulevard Saint-Laurent ou la Plaza Saint-Hubert, qui exaspèrent constamment les automobilistes. Devant tourner en rond pendant parfois 20 minutes pour dénicher un parcomètre libre, une frustration quasi assurée s’installe, minant automatiquement l’expérience commerciale. Sans oublier que le tout génère un alourdissement superflu de la circulation automobile et, par le fait même, une augmentation des gaz à effet de serre.

Montréal doit redévelopper sa vision du stationnement et redéfinir l’espace réservé à la voiture sur l’ensemble de son territoire, particulièrement autour des artères commerciales. L’automobile a certainement sa place en ville, mais elle ne doit pas nous envahir démesurément comme c’est le cas actuellement.
Si la Ville consolidait simplement son stationnement à la verticale plutôt qu’à l’horizontale, le paysage montréalais évoluerait radicalement. L’ajout de quelques structures étagées (sous terre ou hors terre) camouflerait partiellement la voiture du décor urbain et permettrait d’éliminer du stationnement individuel sur rue, au profit de terrasses, d’aménagements paysagers et de pistes cyclables.

De nombreux terrains asphaltés se libéreraient du même coup, permettant de densifier certains quartiers et de créer de nouveaux moteurs économiques. Avec un peu de volonté et de créativité, il serait possible de concevoir des espaces de stationnement innovants, lumineux et même colorés.

Mais en attendant que la Ville se réveille, heureusement qu’il existe des initiatives comme le PARK(ing) Day pour nous inviter à réfléchir sur la superficie qu’occupe les 3,2 millions de cases de stationnement sur l’ensemble de l’île.

Événement spécial
C’est le 20 septembre que le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL) et l’Agence métropolitaine de transport (AMT) tiendront la deuxième édition montréalaise du PARK(ing) Day. L’objectif : redonner plus de 200 cases de stationnement aux citoyens pour quelques heures.

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