Soutenez

Le CUSM, future icône architecturale?

Photo: Collaboration spéciale

Le CUSM deviendra non seulement une nouvelle signature architecturale incontournable, mais sera également une référence en termes d’intégration urbaine. Voilà comment se présente le mégahôpital sur son site web.

Une blague, dites-vous? Attendez la suite. «Tous les détails du futur site ont été soigneusement étudiés» et l’objectif est «de marier les principes les plus avancés de design hospitalier moderne et environnemental aux concepts d’esthétique, d’élégance et de respect des résidants à proximité». Eh bien!

Dois-je vous rappeler qu’on parle bel et bien, ici, du même CUSM qui a fait les manchettes comme étant l’un des pires scandales financiers de l’histoire du Canada et qui coûtera, au bas mot, 2,5G$? D’un hôpital qui a osé bâtir un affreux stationnement étagé «souterrain»… visible de la rue!

Soit nos dirigeants n’ont aucune, mais vraiment, aucune idée de ce qui se bâtit dans le milieu hospitalier présentement sur la planète; soit on a des critères de sélection très peu élevés pour qualifier un tel projet de «nouvelle signature architecturale». Ou est-ce un mélange des deux?

Une simple recherche sur le web permet de dénicher, en un rien de temps, au moins trois projets d’hôpitaux (en chantier ou sur le point de l’être) qui ont de quoi donner de véritables leçons de design à notre fameux CUSM.

Leçon 1
Ces futurs hôpitaux, situés en Allemagne, au Danemark et en Suisse, sont tous issus de concours de design auxquels ont participé les firmes d’architecture les plus créatives de la planète. On désirait, dès le départ, mettre toutes les chances de son côté afin d’obtenir LE meilleur projet avec des édifices aussi complexes et coûteux à réaliser. Pas le moins cher ou le moins «compliqué» à construire en PPP par des fonctionnaires. Le meilleur, point final.

Leçon 2
Les trois concepts européens se situent à des années-lumière des traditionnels hôpitaux massifs et peu invitants qui rappellent constamment au patient sa réalité médicale. On oscille plutôt entre le complexe résidentiel convivial et l’univers hôtelier zen, avec de vastes toitures végétalisées, des cours intérieures aux jardins luxuriants et d’énormes atriums maximisant l’entrée de lumière naturelle. Tout semble avoir été mis de l’avant pour remonter le moral des visiteurs et stimuler le bien-être des patients et
des employés.

Et leçon 3
Chaque concept offre une vision d’ensemble, une fluidité dans le design et un esthétique notable (quoi que subjectif, me direz-vous). Reste qu’on se tient bien loin du «modèle CUSM», un complexe refermé sur lui-même dont les diverses unités semblent avoir été érigées il y a plus de 20 ans, parsemées maladroitement de couleurs rappelant le dessin d’un enfant de cinq ans.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.