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La rémission de la Main

Photo: Marc-André Carignan

Il y a près d’un an et demi, je publiais une chronique qui faisait beaucoup réagir sur le «cancer» qui rongeait l’une des artères les plus emblématiques de Montréal, le boulevard Saint-Laurent.

Multiplication des locaux vacants, prolifération des graffitis, diminution de l’achalandage… Disons simplement que bien des commerçants avaient la mine basse lorsque je les avais interrogés sur la santé financière de la Main. On me parlait davantage de survie que de profits.

Mais à peine 18 mois plus tard, le discours a évolué. Le sourire commence à revenir sur les lèvres de plusieurs d’entre eux, notamment grâce aux efforts du jeune gestionnaire motivé qui est à la tête de la Société de développement commercial (SDC) du secteur. Son nom: Glenn Castanheira.

Il faut dire que son bilan a effectivement de quoi forcer l’admiration. Depuis janvier 2013, il a eu le temps de rajeunir l’image de marque de sa SDC, d’entreprendre diverses actions pour améliorer la propreté du boulevard (notamment avec des jeunes en réinsertion sociale) et de réinventer le concept, parfois quétaine, des braderies grâce à un événement de calibre international, le festival Mural.

Ce dernier aura permis, dès sa première édition l’an dernier avec l’agence LNDMRK, la création de 20 superbes murales destinées à pimper divers édifices de Saint-Laurent. En quatre jours seulement, près de 800 000 curieux se sont déplacés sur le site, et le festival a attiré l’attention de nombreux médias et blogueurs internationaux. Mural a ainsi fait l’objet de reportages aux États-Unis, en Europe et même en Russie. Cet exploit a d’ailleurs été récemment récompensé (et avec raison) par les Grands Prix du tourisme québécois.

La seconde édition, qui se tenait le week-end dernier, aurait fort probablement connu le même succès populaire si ce n’avait été de la pluie abondante qui est tombée durant les deux premiers jours de l’événement.

Bref, les efforts et la créativité de l’équipe de Glenn Castanheira suscitent enfin un regain d’espoir chez plusieurs commerçants exaspérés par les dernières années de vaches maigres. Sans affirmer que le «cancer» du boulevard Saint-Laurent a entièrement disparu, on semble se diriger lentement, mais sûrement, vers une forme de rémission.

Un signe qui ne ment pas: le taux d’inoccupation des locaux commerciaux. À pareille date l’an dernier, 11% des locaux sur la Main, entre Sherbrooke et Mont-Royal, étaient à la recherche de nouveaux locataires. Cette année, on parle plutôt de 6%.

Les défis restent peut-être nombreux pour redonner à la Main son lustre d’antan, mais comme le dit le dicton, là où il y a de la vie, il y a de l’espoir.

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