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Un legs pour Montréal… ou evenko?

Foule assistant à un spectacle du festival Osheaga au parc Jean-Drapeau Photo: Archives Métro

Montréal devrait-elle financer un amphithéâtre en plein air pouvant accueillir près de 60 000 personnes?

Je me pose la question depuis lundi dernier, alors qu’on apprenait que le promoteur de spectacles evenko amorcera, d’ici quelques semaines, des discussions avec le parc Jean-Drapeau pour agrandir le parterre de l’île Sainte-Hélène.

Ce site, pouvant accueillir jusqu’à 45 000 spectateurs, ne conviendrait plus à la tenue de certains grands happenings, dont Osheaga, et limiterait même leur potentiel d’expansion. De plus, certaines grandes vedettes de la musique pop iraient jusqu’à snober notre métropole dans le cadre de leurs grandes tournées internationales, parce qu’on n’ a pas accès à un site extérieur (ou à un stade à ciel ouvert) suffisamment spacieux.

C’est pourquoi evenko désire profiter du lifting du parc Jean-Drapeau, attendu pour le 375e anniversaire de Montréal, en 2017, afin d’augmenter la capacité du site de 15 000 spectateurs.

L’idée, en soi, n’est pas mauvaise. Bien au contraire. Elle offrirait un argument supplémentaire à Montréal pour s’affirmer comme destination culturelle incontournable sur la scène internationale, particulièrement pour les artistes de renom. Mais n’est-il pas un peu tard, dans tout le processus de réaménagement, pour faire cette proposition?

Un petit coup de téléphone à la Société du parc Jean-Drapeau m’a fait comprendre que l’agrandissement du parterre n’était pas du tout dans les cartons ces derniers mois, et n’avait surtout pas été pris en compte par les professionnels responsables du lifting, soit Daoust-Lestage et Claude Cormier + Associés.

Or, les plans sont déjà bien avancés et certaines sections devraient même entrer en chantier sous peu. Retourner sur la table à dessin aurait évidemment des répercussions financières sur l’ensemble du projet, tout comme sur l’échéancier déjà extrêmement serré. Plusieurs architectes me confirment d’ailleurs qu’il est plus que temps de lancer les travaux si l’on souhaite disposer de ces nouveaux espaces à temps pour 2017.

D’autre part, si on devait aller de l’avant avec cette proposition, evenko devrait-il payer une partie de la note? Parce que, soyons honnêtes, bien peu de promoteurs, outre ce géant privé de l’industrie culturelle, expriment actuellement le besoin d’obtenir un amphithéâtre pouvant accueillir 60 000 personnes pour bonifier ses activités. evenko serait l’une des seules entreprises à en profiter et à y engranger des profits. Serait-ce donc exagéré de lui demander de faire sa part financièrement?

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