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Architecture québécoise et pastis à Marseille

Photo: Marc-André Carignan

Je l’avoue d’entrée de jeu: je n’ai pas réussi à rester debout pour toute la durée des 24 heures d’architecture de Marseille. Le décalage horaire et les visites guidées ont eu raison de moi. Mais ce n’était pas l’envie qui manquait!

Projections documentaires, expositions, conférences, tables rondes, compétition amicale de miniconstructions de bois… Il y en avait pour tous les goûts et pour tous les âges à cette biennale, organisée dans un ancien bâtiment industriel orné d’œuvres d’art public et de messages à tendance anarchiste. J’étais d’ailleurs surpris (et enchanté) de croiser autant d’enfants et d’adolescents dans ce type d’événement, destiné bien souvent à une clientèle professionnelle ou universitaire. C’est signe que les organisateurs, les membres du Réseau des maisons de l’architecture de France, ont atteint leur objectif: encourager la relève et le grand public à s’ouvrir davantage au design et à l’architecture.

Et si j’ai pris le temps de traverser l’Atlantique pour ce grand marathon, ce n’est pas dans le but de déguster le pastis de la région, mais bien pour encourager le Québec, qui a réussi à se tailler une place importante cette année au cœur de l’événement, grâce à sa Maison de l’architecture (MAQ).

«On devait trouver une exposition qui allait intéresser les Français et qui était spécifique au Québec, m’explique Sophie Gironnay, directrice générale et artistique de la MAQ. On a lancé en blague, au départ, l’idée de faire une exposition sur la neige, les grands espaces et les traîneaux à chiens. Le cliché, quoi. Et finalement, en y réfléchissant, l’idée est devenue une porte d’entrée très intéressante pour analyser notre architecture contemporaine.»

La MAQ a ainsi lancé un appel, l’hiver dernier, aux professionnels en design et en architecture de la province pour comprendre comment vivre et concevoir avec la neige. «On s’est rendu compte avec cet appel que notre expertise en la matière est bien limitée comparativement à celle d’autres régions nordiques, surtout en ville, poursuit-elle. On conçoit souvent nos projets en dépit de la neige, et non pas en harmonie avec elle.» Sophie Gironnay me donne l’exemple des marquises à l’entrée des tours de bureaux de Montréal, avec la glace qui nous tombe sur la tête. Elle a bien raison.

«Par contre, l’exposition permet de constater qu’il semble y avoir actuellement une tendance à la réappropriation de notre climat, notamment par les jeunes générations d’architectes et de designers. Les trentenaires s’intéressent de plus en plus à la vie de famille en ville et à l’amélioration du cadre urbain. C’est peut-être ce qui explique cette volonté d’apprécier et d’assumer enfin l’hiver québécois.»

Parmi les projets mis en valeur par la MAQ, on retrouvait notamment la plus récente installation éphémère de Luminothérapie du Quartier des spectacles et de superbes résidences conçues avant tout pour admirer nos paysages hivernaux. Des projets judicieusement sélectionnés qui, honnêtement, n’auraient pu mieux vendre le Québec à nos cousins français.

Les frais de voyage de notre chroniqueur ont été payés par la MAQ.

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