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Si l’AMT faisait bonne impression?

Photo: AMT

Le Train de l’Est aura tristement été un fiasco sur toute la ligne en matière de gestion et de vision. Même sa mise en service, après neuf ans d’attente, se fera sur les chapeaux de roues en décembre prochain.

En fait, l’Agence métropolitaine de transport (AMT) lancera en grande pompe un produit qui n’est pas encore à point, comme si on n’avait rien à cirer de la première impression qu’auront les voyageurs en essayant la nouvelle ligne Mascouche-Montréal.

De nombreux quais ne présenteront pas, avant plusieurs mois, une composante essentielle pour apprécier son expérience en transport en commun, soit des abris pour se protéger des intempéries. Résultat: avant même d’avoir mis le pied dans les nouvelles voitures, les voyageurs seront laissés à eux-mêmes sous la pluie et la neige cet hiver. Sans oublier que deux gares, Sauvé et Pointe-aux-Trembles, ne seront pas prêtes avant le printemps prochain… si tout va bien.

Pas de Wi-Fi non plus dans les nouveaux trains, alors qu’on reproche à la Société de transport de Montréal d’être en retard en la matière depuis des années, comparativement à d’autres grandes villes. Un incitatif pourtant indéniable, en 2014, pour convaincre les automobilistes de délaisser leur voiture.

J’ai d’ailleurs questionné à ce sujet le président-directeur général de l’AMT, Nicolas Girard. Comment expliquer qu’une telle organisation, avec autant de ressources humaines et techniques, n’ait pas été en mesure d’offrir un service sans fil à ses futurs usagers? Sa réponse était si prévisible: la technologie est complexe à installer et les coûts sont importants.

J’ai eu beau lui mentionner que le projet est sur la table depuis 2006 et que l’opération aurait pu se faire à coût nul grâce au privé (la Société de transport de Lévis l’a notamment fait), il s’est contenté de me sortir la cassette. Même le ministre des Transports et responsable de la région de Montréal, Robert Poëti, a eu de la difficulté à cacher publiquement sa «déception» face à cette lacune.

La première impression est pourtant cruciale lorsqu’on tente d’attirer une nouvelle clientèle vers un mode de transport alternatif à la voiture solo. Une opération de charme doit s’opérer pour tenter de séduire de potentiels usagers. Le produit doit être prêt et impeccable, ce qui ne sera pas le cas avec le Train de l’Est. Si les usagers ne sont pas convaincus de leur première expérience et que la pluie verglaçante leur tombe sur la tête, les chances de les revoir sont minces, surtout s’ils sont le moindrement attachés à leur automobile.

Une entreprise qui se respecte se serait assurée de lancer un produit à la hauteur des attentes. Pourquoi pas l’AMT?

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