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Libérez les coins de rue!

Photo: Collaboration spéciale


Même si des efforts ont été faits dans certains secteurs de Montréal, plusieurs arrondissements mettent toujours en jeu la sécurité des cyclistes et des piétons à de nombreuses intersections du réseau routier.

Encore la semaine dernière, j’ai failli assister à un fâcheux accident à deux coins de rue de chez moi, dans Rosemont–La Petite-Partie, alors qu’un cycliste est passé à deux doigts de se faire frapper par une voiture.

À qui la faute? Certainement pas le cycliste qui roulait tout bonnement dans son corridor réservé sur la rue Bélanger, et qui n’avait pas d’arrêt obligatoire à effectuer lorsqu’il a croisé la rue de Saint-Vallier.

Est-ce alors la faute de l’automobiliste? Pas du tout. Ce dernier s’est bel et bien immobilisé à la ligne d’arrêt. Mais comme des voitures stationnées trop proche de l’intersection bloquaient son champ de vision, il a dû s’avancer d’environ deux mètres pour regarder s’il pouvait effectuer son virage à gauche. C’est à ce moment précis que la collision a failli se produire. Le conducteur a sursauté en voyant le cycliste arriver, alors que ce dernier a levé le poing en l’air en criant, visiblement frustré par la situation. L’automobiliste n’avait pourtant rien à se reprocher.

En fait, la faute revient plutôt à l’arrondissement qui ne prend visiblement pas les moyens nécessaires pour faire respecter le Code de la sécurité routière dans son secteur. Aucun véhicule ne devrait être garé à moins de cinq mètres d’un passage pour piétons ou d’une ligne d’arrêt. C’est la loi, supposément.

Pourtant, peu importe où on se promène sur l’île, on peut facilement trouver des intersections obstruées par des véhicules pratiquement stationnés sur les passages piétonniers. Sans compter que de nombreux parcomètres ont été délibérément installés à quelques pieds des coins de rues, ce qui est techniquement interdit.

Pourquoi donc ne pas éliminer ces cases de stationnement pour ramener nos quartiers à une échelle plus humaine? Pour avoir discuté de la situation avec des employés municipaux, les raisons sont fort simples.

Premièrement, un parcomètre peut rapporter jusqu’à des milliers de dollars par année. On y pense donc à deux fois avant d’éliminer une case dans une zone tarifée, surtout dans un contexte où nos élus peinent à boucler leur budget. Le Code de la sécurité routière est ainsi relégué au second plan. Autre raison: certains élus achèteraient carrément la paix en maintenant le statu quo pour éviter de choquer certains commerçants ou résidants, prêts à tout pour éviter la disparition de cases de stationnement dans leur secteur.

En d’autres mots, la voiture est payante sur le plan politique et financier. Mieux vaut ne pas trop s’y attaquer.

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