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On ne peut détruire le Stade, mais…

Photo: Métro

J’ai toujours entretenu une relation amour-haine avec notre Stade olympique.

D’un côté, je suis constamment émerveillé par cet héritage des Jeux de 1976 qui, même après toutes ces décennies, reste le symbole architectural numéro un de Montréal. Aucun autre bâtiment n’a réussi à surpasser son potentiel de «carte postale» à l’extérieur de nos frontières, mis à part peut-être Habitat 67. Et encore là. Le Stade est notre tour Eiffel, un gène de notre ADN montréalais.

Mais en parallèle, ma haine envers ce géant de béton (ou plutôt, envers le gouvernement du Québec) ne cesse de croître avec les années. On ne peut continuer à signer des chèques en blanc pour son entretien sans consentir les efforts nécessaires pour lui assurer un avenir décent. Il n’y a aucun leadership dans ce dossier, et encore moins de volonté politique. Tout ce qu’on retrouve au Parc olympique depuis des décennies, ce sont des pantins du gouvernement québécois, qui se succèdent les uns après les autres pour gérer ce puits sans fond.

S’il y avait une réelle volonté politique, on n’en serait pas encore à «chercher une vocation pour le Stade», comme l’affirmait la semaine dernière la ministre du Tourisme, Dominique Vien. On aurait déjà mis en branle les recommandations phares du rapport Bissonnette, dont la mise en place d’un concours de design pour amorcer une requalification du site olympique. «Un concours […] permettrait de stimuler l’imagination, d’explorer plusieurs solutions et d’approfondir les choix, en toute transparence», pouvait-on lire dans les premières lignes de ce rapport.

Trois ans plus tard et 469 000$ en moins dans les coffres de l’État, on attend toujours. À Québec, on préfère s’obstiner sur la question du toit, alors qu’on ne sait toujours pas pour qui et pourquoi on le changerait. Ne devrait-on pas dénicher une nouvelle vocation au Stade avant de statuer sur un choix de toiture qui pourrait limiter sa rénovation par la suite?

Le concours de design recommandé par Mme Bissonnette serait la suite logique pour débloquer cette impasse, en mettant l’accent sur la revitalisation du Stade. On devrait même ouvrir cet exercice à l’international pour faire plancher les plus grands créatifs de la planète sur une série de solutions concrètes qui permettraient de ramener un peu de fierté autour de ce patrimoine olympique.

Je serais bien curieux de voir ce qu’on pourrait nous proposer, outre une salle de spectacles ou des estrades sportives. Pourrait-on imaginer, par exemple, un immense parc urbain à ciel ouvert? Imaginez un écosystème dans le bol du Stade. Le concept ferait le tour du monde et générerait des revenus enviables pour l’État, ne serait-ce qu’en retombées touristiques.

Bon, je fabule un peu. N’empêche qu’il serait grand temps de s’enlever les doigts du nez. On a un choix de société à faire. Pendant qu’on repousse cette patate chaude du revers de la main, les déficits d’entretien s’accumulent et le stade reste vide la moitié de l’année. À quand donc le concours? On n’a plus rien à perdre.

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