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Retard et cure minceur pour la salle de spectacle de Verdun

Photo: Bureau du Design


L’année 2011 avait été faste pour les concours d’architecture à Montréal, et plusieurs édifices issus de ces événements ouvriront leurs portes au cours des prochaines semaines.

Ce sera le cas du Centre de soccer de Montréal, avec son impressionnante structure de bois signée par Hughes Condon Marler Architectes et par le réputé cabinet Saucier + Perrotte. Ou encore, du nouveau complexe sportif de Saint-Laurent (chapeauté par le même consortium), ainsi que de la bibliothèque Saul-Bellow à Lachine, signée Chevalier Morales Architectes. Tous ces projets phares offriront un peu plus de lustre à notre fameux titre de Ville UNESCO de Design.

Oubliez cependant le grand projet de transformation de l’édifice Guy-Gagnon, à Verdun, annoncé lui aussi en 2011 dans la foulée des concours. Ce dernier prévoyait, dès l’automne 2013, une salle de spectacle à quelques mètres du fleuve Saint-Laurent, ainsi que l’agrandissement de l’École de cirque du secteur.

Or, les retards ne cessent de s’accumuler. En fait, le chantier n’a même pas encore pris son envol. À l’arrondissement, on justifie ces délais interminables par «une révision rigoureuse» du projet afin de réduire ses coûts. Mais selon une source bien au fait du dossier, c’est surtout un changement de vision à l’interne qui aurait grandement retardé le projet.

«La nouvelle administration [de Verdun] souhaitait réaligner le projet sur le modèle des Maisons de la culture, m’a-t-on confirmé en début de semaine. La salle de spectacle principale a donc dû être complètement redessinée.»

Conséquence : le nombre de sièges pour les spectateurs diminuera de 25%, alors que la scène à l’italienne fixe disparaîtra au profit d’un espace plus flexible qui s’apparentera davantage à un grand studio. Cette formule scénique permettra d’accueillir une plus grande variété d’événements, notamment ceux qui circulent dans l’ensemble du réseau des Maisons de la culture.

Ce changement de vision est donc justifiable sur le plan architectural, mais économisera-t-on vraiment au bout du compte, comme le prétend l’arrondissement?

J’en doute. Un retour à la table à dessin se fait rarement sans conséquence. Non seulement l’échéancier recule de trois ans (on parle dorénavant d’une inauguration à l’automne 2016), le coût global de l’opération semble gonfler au lieu de diminuer si on se fie aux documents de l’arrondissement.

En février 2012, on évaluait le coût de l’opération à 16M$. L’été dernier, la facture avait grimpé à 17M$. Dix mois plus tard, les appels d’offres pour dénicher un entrepreneur en construction ne sont toujours pas lancés et les plans tardent à être approuvés par les élus. Avec l’inflation et de possibles imprévus sur le chantier, où économise-t-on au juste?

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