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Métier: designer expérientiel

Photo: Olivier Blouin/collaboration spéciale

L’été est loin d’être synonyme de vacances pour la talentueuse entrepreneure montréalaise Judith Portier. C’est plutôt le contraire: elle ne sait plus où donner de la tête pour venir à bout de son carnet de commandes.

«Les journées fériées et les week-ends n’existent plus dans mon monde!» me confiait-elle en riant au début de la semaine.

Il faut dire que la designer a beaucoup d’ambition et exploite un créneau en pleine effervescence dans le milieu du design: habiller des lieux ou des événements, comme des festivals, en créant des décors et des expériences spatiales plus diversifiées les unes que les autres. «Les entreprises ont leur image de marque, leur service à la clientèle et du contenu à transmettre au public. […] Mon travail, c’est de créer un univers autour de ça. C’est une forme de branding en 3D pour des musées, des produits, des restos, des lieux publics.»

La designer me donnait en exemple un de ses plus récents projets, l’Hippozoonomadon, à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Guilbault. L’installation estivale vise à mettre en lumière le passé insolite de ce lieu, qui a déjà accueilli un jardin botanique, des troupes de cirques et des éléphants dans les années 1800. «Le mandat [de l’arrondissement du Plateau] était de créer une petite escale urbaine, de transformer une rue peu attrayante en y ajoutant de la couleur, de la verdure et de la vie», m’a-t-elle expliqué.

Depuis le mois de mars, ses réalisations se sont enchaînées aux quatre coins de l’île, de C2MTL à Mont­réal complètement cirque, en passant par le Festival de jazz et l’Hôpital de Montréal pour enfants. Ses services ont même été retenus jusqu’à New York, au début du mois de juin, à l’occasion d’un important rendez-vous musical, le Governors Ball. «On nous avait mandatés pour aménager les quatre zones VIP capables de recevoir 3000 personnes, poursuit-elle. On a aussi créé un immense lounge extérieur dans lequel les artistes du festival pouvaient relaxer et réseauter entre eux. Le festival ne voulait pas de loges plates comme on peut retrouver ailleurs!»

Pour venir à bout de tous ses contrats, la jeune entrepreneure a récemment dû embaucher des forces fraîches, «des filles de design», comme elle aime bien les surnommer. «J’adore être sur le terrain pour superviser tous mes projets, explique-t-elle. Mais à un moment donné, j’ai beau vouloir toujours pousser mes projets plus loin, je dois apprendre à déléguer et à me reposer. […] J’ai beaucoup d’énergie, mais je viens d’atteindre un plafond!»

La designer réfléchit d’ailleurs à la possibilité de modifier le nom de son entreprise pour refléter davantage le travail d’équipe qui s’effectue derrière chacune de ses réalisations. «Design par Judith Portier, ce n’est plus un one woman show, précise-t-elle. On est rendus six à temps plein, avec différents talents créatifs. On a des équipes externes pour le montage. On reçoit des stagiaires de différentes écoles, de différents pays. C’est devenu une petite communauté, notre affaire!»

Prochain défi: «habiller» Osheaga, à la fin du mois.

Pour suivre les projets de Judith Portier:
facebook.com/designparjudithportier

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