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Un no man’s land en voie de disparition

Cet édifice de six étages, signé par Neuf Architect(e)s, abritera le Centre local de services communautaires des Faubourgs. Photo: Marc-André Carignan

Pour avoir animé l’émission matinale de CIBL pendant près de trois ans au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, j’ai été un témoin privilégié de l’évolution de cette intersection emblématique de Montréal.

Chaque jour, en arrivant ou en partant du boulot, je prenais le temps d’analyser les ouvertures [ou les fermetures!] de boutiques et de restaurants dans le secteur, les édifices en décrépitude, la multiplication des itinérants qui consommaient des drogues dures sans aucune gêne sur le trottoir.

Mais ce qui m’a le plus frappé ces dernières années, c’est une inquiétante rupture du tissu urbain qui s’aggravait entre le Quartier Latin et la place des Festivals. Pendant qu’on investissait des millions de dollars à l’ouest de Saint-Laurent, l’est de la rue Sainte-Catherine, entre la Main et la rue Saint-Denis, devenait un no man’s land, une zone commerciale à l’agonie avec ses stationnements à ciel ouvert, ses graffitis, ses terrains vagues et ses bâtiments placardés. On avait le goût de s’enfuir.

Mais cette époque semble heureusement tirer à sa fin. Ce que j’y ai observé le week-end dernier est plus qu’encourageant pour l’avenir du quartier.

Les terrains sous-utilisés disparaissent le long de cette portion de Sainte-Catherine. L’immense stationnement en face du Métropolis a disparu à moitié pour accueillir un pôle de services communautaires avec un Centre local de services communautaires (CLSC). Le terrain de l’ancienne librairie Guérin [clôturé depuis des années] laisse place à un chantier qui mènera à l’aménagement de nouveaux espaces commerciaux et de copropriétés. Plusieurs projets de condos font également leur apparition au sud de l’artère, derrière la Société des arts technologiques.

De son côté, l’UQAM poursuit sa contribution à la revitalisation de la rue Sainte-Catherine. L’institution a récemment inauguré son nouveau pavillon de Mode, à proximité de la rue Sanguinet, qui aura permis de réhabiliter deux édifices abandonnés. Des travaux de rénovation se poursuivent aussi dans deux autres bâtiments de l’université, à quelques pas de la rue Saint-Denis, où s’établiront d’ici l’automne un Centre de la petite enfance pour parents étudiants et une nouvelle adresse du groupe Desjardins.

Sans compter que l’art urbain joue également un rôle prépondérant dans le réaménagement du secteur. Non seulement les membres du festival d’art de rue Under Pressure y ont peint des murales pour camoufler des chantiers et des façades d’édifices négligés, mais le groupe a aussi mis sur pied des galeries d’art éphémères. «On a obtenu des ententes avec des propriétaires [de bâtiments] pour faire de leurs locaux vacants des espaces culturels, explique Adrien Fumex de Under Pressure. Ça évite de placarder les édifices le temps qu’ils se trouvent des locataires permanents et ça permet aux artistes qui n’ont pas accès aux galeries commerciales d’exposer leur art.»

Et que dire des terrasses de restaurants qui font leur apparition sur ce petit bout de rue? C’est un signe qui ne ment pas quand un quartier se prend en main. Il ne reste plus qu’à espérer que d’autres acteurs du coin, comme les Foufounes électriques, se joignent bientôt à la parade en revitalisant leur façade défraîchie.

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