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2015, l’année du transport, vraiment?

Photo: Sébastien Parent-Durand\collaboration spéciale

Il y a pratiquement un an jour pour jour, Denis Coderre promettait que 2015 serait «l’année du transport». Et naïvement, je l’ai cru.

Avec une telle promesse, je m’attendais à ce que son administration présente un plan de match ambitieux qui repenserait complètement la mobilité sur l’île, à l’instar de celui instauré par l’ex-maire de New York Michael Bloomberg, baptisé Vision Zero.

Ce dernier aura métamorphosé le réseau artériel de Manhattan en redessinant de nombreuses intersections afin d’augmenter la visibilité des piétons et de redonner la rue aux New-Yorkais avec des placettes publiques. Ce plan aura également su faire doubler le nombre de déplacements sur deux roues (en cinq ans à peine!) en multipliant les pistes cyclables aux quatre coins de l’île. Et on ne parle pas ici de simples lignes blanches peinturées sur le sol. On a plutôt opté pour des corridors sécurisés, isolés du trafic et bien éclairés. Le rêve du cycliste urbain, quoi!

Mais non, aucune trace d’un plan similaire à Mont­réal au cours des 12 derniers mois. Les piétons poursuivent leur chemin de croix sur le réseau routier, et chaque semaine, trois cyclistes sont victimes d’emportiérage.

Dans les faits, «l’année du transport» de M. Coderre se résume surtout à deux éléments: des réformes administratives et le statu quo pour l’automobile.

En ce qui a trait aux réformes, le maire aura réussi à obtenir de Québec une refonte des agences de transport collectif du Grand Montréal, ce qui permettra d’isoler l’extension du réseau des opérations quotidiennes. Une réforme qui s’imposait, certes, si on considère notamment que l’AMT s’embourbait dans la plupart des projets qu’elle entreprenait avec un manque inouï de transparence. Reste que les retombées de telles réformes sont extrêmement difficiles à évaluer à ce stade-ci, d’autant plus que Québec n’a pas toujours atteint ses objectifs en matière de restructuration. Pensons simplement aux «structurites aiguës» qui caractérisent le domaine de la santé, qu’on démantèle, puis restructure sans cesse avec divers acronymes. Une refonte des agences de transport simplifiera-t-elle véritablement la réalisation de projets comme celui du SRB Pie-IX?

Quant au statu quo pour l’automobile, on ne peut évidemment oublier le controversé dossier de la piste cyclable sur De Brébeuf. Sacrifier un trottoir (menant à une piscine publique!) dans un quartier aussi dense que celui du Plateau n’était certainement pas la décision la plus éclairée. Même chose pour celle d’envoyer les cyclistes dans les voies réservées aux autobus dans le projet de réaménagement majeur du boulevard Laurentien, à Cartierville. Tout ça pour quoi? Pour ne pas retrancher de l’espace aux automobilistes. Et ce ne sont là que deux exemples parmi bien d’autres.

Espérons donc que 2016 sera une VÉRITABLE année du transport. Après tout, M. Coderre a dorénavant la pression des engagements de la COP21 et de la présidence de Métropolis (l’Association mondiale des grandes métropoles) pour montrer l’exemple avec Montréal.

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