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Trump: quelle goutte d’eau fera déborder le vase?

Republican Presidential Candidate Donald Trump, speaks during the final day of the Republican National Convention in Cleveland, Thursday, July 21, 2016. (AP Photo/J. Scott Applewhite) Photo: J. Scott Applewhite/The Associated Press

On décode les valeurs d’une société à la lumière des scandales qui y voient le jour. Aux États-Unis, être athée pourrait vous couter la présidence américaine, même si votre clientèle première se dit très progressiste. C’est ce que l’on pouvait déduire, si on ne s’en doutait pas déjà, des courriels de l’organisation démocrate révélés à la veille de la convention démocrate témoignant d’une tentative d’écarter le candidat Bernie Sanders. Et on dit sans surprise qu’une poursuite criminelle aurait mis fin à la campagne d’Hillary Clinton.

En ce qui concerne Donald Trump, c’est différent. Le promoteur immobilier a déjà dit qu’il pourrait «tirer sur quelqu’un au milieu de la 5e avenue à New York sans perdre d’électeur». Ce n’est pas exactement vrai. L’élection est loin d’être gagnée pour l’homme au teint orangé.

Il n’en demeure pas moins que Trump a pu déclarer que les Mexicains étaient des violeurs et des meurtriers sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase.  Trump a promis la construction d’un mur au sud de la frontière américaine sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Trump a tenté d’invalider la crédibilité d’une intervieweuse en faisant référence à ses menstruations sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Trump a ri d’un journaliste handicapé sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Trump a évoqué l’idée de tenir un registre des musulmans, une mesure qui a été raisonnablement comparée à l’enregistrement des Juifs sous l’Allemagne nazie, sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Trump a demandé à Russie d’espionner les État-Unis sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Trump a dit qu’il pouvait tuer quelqu’un sans que ça ne soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase.

Ce qui semble faire déborder le vase, c’est quand Trump s’en prend aux parents d’un soldat mort au combat en Irak. Si on décode les valeurs d’une société à la lumière des scandales qui ont le potentiel de venir à bout des pires ordures, aux États-Unis, ces valeurs ne seraient pas le dégoût que peuvent susciter le racisme, le sexisme, le capacitisme ou la violence, mais plutôt le militarisme. L’intervention des parents de Humayun Khan aura su démontrer qu’une personne qui se sacrifie pour sa patrie obtient le respect de ses concitoyens, quelles que soient ses origines ou sa confession. Ça serait pas mal si les gens n’avaient pas payer de leur vie le respect qui leur est dû.

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