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Le contre-discours de la consommation responsable

«À 5$ le sac à dos, vous pouvez acheter 2-3 sacs et les changer ça vous coûtera moins cher».
– Jean Airoldi

J’ignorais quoi faire contre l’exploitation des travailleurs dans les pays en développement jusqu’à ce que j’entende cet appel de Jean Airoldi à la surconsommation lors de sa chronique mode à Salut, Bonjour! La plupart de nous nous sentons impuissants face à l’exploitation des travailleurs dans les ateliers de misère. La misère est loin, sans nom, sans visage, et le système économique qui la crée nous paraît trop puissant.

Pour plusieurs familles dans les pays en développement, faire travailler les enfants est le seul moyen d’arriver à manger. Pour plusieurs familles d’ici, l’achat de vêtements made in Bangladesh est le seul moyen d’arriver à habiller ses enfants.

Mais entre le fait de se sentir impuissant, voire dans l’incapacité financière de faire un choix éthique, et celui d’encourager une surconsommation éhontée de produits dont le prix indique que quelqu’un, quelque part, a forcément été exploité pour le fabriquer, il y a un pas que Jean Airoldi semble capable de franchir sans le moindre remord de conscience.

Depuis la catastrophe de Dacca qui avait causé la mort de plus de 1000 travailleurs en avril dernier, à défaut de changer nos habitudes de consommation, nous avons au moins réfléchi à la chose. Et s’il y a lieu de dénoncer un discours culpabilisant dépourvu de gestes concrets pour changer les choses, il y a quand même des limites aux bas-fonds que le cynisme peut atteindre.

Visiblement, la réflexion sur le travail des enfants n’a pas atteint le cœur de Jean Airoldi, peut-être trop occupé à donner des contraventions de style ou à rénover son chalet aux frais de la princesse.

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