Soutenez

Plus de steak, moins de livres!

Photo: Getty Images/iStockphoto

Le Journal de Montréal nous apprenait récemment qu’en raison des coupes imposées par le gouvernement, un CPE de Laval avait décidé de remplacer la viande par du tofu et des légumineuses la plupart du temps.

«Des enfants privés de viande», titrait l’article, comme si on enlevait quelque chose aux enfants en leur offrant de saines alternatives à la viande, aliment que les nutritionnistes nous conseillent à peu près tous de consommer en moins grande quantité.

Pas que les nutritionnistes, d’ailleurs. Les environnementalistes, les défenseurs des animaux, bien sûr, et probablement bientôt votre comptable également. La production de viande est parmi les activités les plus polluantes, et en raison des ressources qu’elle requiert, elle est aussi de plus en plus coûteuse. En fait, il faudra vous y faire, tout indique qu’on devra de plus en plus envisager la vie sans viande. Et ce n’est pas une mauvaise chose. Maintenant que l’humain a trouvé comment combler ses besoins de protéines autrement que sur le dos des animaux, qu’est-ce qui justifie qu’on continue d’abattre, dans des conditions toujours plus rentables sans être plus humaines, une quantité astronomique de bêtes?

Mais qu’à cela ne tienne. Pour une mère citée par le Journal de Montréal qui n’a visiblement aucune idée de ce que comprend le groupe «viande et substituts», c’est «important que les quatre groupes alimentaires soient au menu». Au lieu de saluer la créativité d’un CPE qui a choisi de couper dans la viande hachée plutôt que dans son volet éducatif, on s’offusque d’apprendre que les enfants devront manger du tofu. Quelle horreur : apprendre aux enfants à aimer cet affreux substitut de la viande!

Même la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, s’est dite outrée par l’affaire. Évidemment, elle s’est gardée de mettre l’accent sur le fait que la décision administrative du CPE découlait directement des compressions budgétaires imposées par son gouvernement. Et pendant qu’on se demande s’il est possible de couper ailleurs que dans les pépites de poulet, le baloney et les saucisses à hot-dog, on oublie qu’ailleurs, des CPE se sont probablement résolus à couper dans la masse salariale, dans l’achat de livres ou de matériel pédagogique. Mais ça, c’est pas grave, tant qu’on ne prive pas les tout- petits de steak haché.

Et hier encore, un festival de dégustation de chien se tenant en Chine était décrié. Par des militants animaliers, bien sûr, mais aussi par d’autres, qui imaginent que manger du porc, du bœuf ou du poulet, c’est bien différent.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.