Le triomphe du m’as-tu-vu…

Possédez-vous de vieux films de famille tournés en 8 mm? Si oui, je suis sûr que, dans vos films, vous avez un cousin tannant qui se plante devant le spot et qui se met à gesticuler en faisant le gorlot. Sinon, je gagerais ma vie que c’est un mononcle chaudasse qui enlève son dentier pour faire une grimace. Et je mettrais ma main au feu que les mêmes zozos familiaux refaisaient, année après année, la même maudite joke plate. Vous le savez, il y a des taches qui sont plus tenaces que d’autres. Il n’y a pas que les écrits qui restent. Malheureusement…

À l’ère de la vidéo légère, le petit film de famille pour le moins confidentiel est subitement devenu un document accessible à la tribu élargie. Les niaiseries étaient sensiblement les mêmes, sauf que l’auditoire potentiel avait décuplé. Le non-montrable avait désormais pris le large. Ce phénomène a d’ailleurs connu son apogée quand la gang de Jackass a pris d’assaut la «vraie» télé. En nous montrant comment des «intellectuels» s’y prenaient pour se brocher le scrotum sur du plywood ou en vous expliquant quelles étaient leurs infaillibles stratégies pour remporter un concours de vomi… Ce qui était jusque-là confiné aux circuits fermés allait pour toujours envahir le domaine public. Pauvre nous.

Si l’émission Jackass a disparu de nos écrans – merci doux Jésus –, la culture de ces crétins en quête de visibilité, elle, existe toujours, sinon plus que jamais. Parce que c’est là que réside le principal héritage de la culture Jackass : dans cet irrépressible besoin de partager ses actions, aussi minables soient-elles.

La semaine dernière, un autre ti-cul n’a pas été capable de résister à l’appel du demeuré qui sommeillait en lui. Et deux fois plutôt qu’une. Avec le seul objectif d’être vu. Pas pour être admiré, juste pour être vu. Peut-être également pour faire savoir à la planète qu’il existait, lui aussi.

Quand tu tires un verre d’eau dans la face d’un clochard qui ne s’y attend pas ou que tu profites du fait qu’un autre pauvre type soit assoupi sur un banc de parc pour lui crisser une claque en pleine face, tu le sais bien que tu ne peux pas t’attendre à rien. Sauf à cet éphémère moment de reconnaissance qui semble en exciter encore quelques-uns.

Du 8 mm d’hier aux réseaux sociaux d’aujourd’hui, les épais ont traversé les époques.

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Mes respects et hommages aux équipes de description de Radio-Canada (et de RDS) aux Jeux de Rio. Sont en train de rebrancher mon intérêt pour l’événement, ce qui n’est pas rien.

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Dans le cadre de la rubrique «qui veut être chef à Ottawa», sachez qu’il n’y a présentement aucun candidat dans la course au leadership du NPD, que les conservateurs semblent pris pour tirer parmi trois courtes pailles pour désigner leur prochain boss et que Mme May du Parti vert a laissé entendre qu’elle aimerait bien ça, lever les feutres. Ah oui, c’est vrai, j’allais l’oublier : si vous êtes capable de nommer le chef intérimaire du Bloc Québécois, sachez qu’on vous remettra les clés du parti sans plus de cérémonie. On ne pourra pas dire qu’au fédéral, on ne fait pas les plus beaux efforts pour éradiquer le problème du chômage…