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Alexandre Taillefer, l’homme qui étonne

Photo: Archives Métro

J’ai été élevé dans un milieu où la richesse des uns soulevait généralement une certaine méfiance. Pourquoi? Parce que, de tout temps, le sort des plus faibles s’est rarement retrouvé dans le haut de la liste des préoccupations des mieux nantis. Il ne fallait donc pas s’étonner du manque de confiance systématique des pauvres envers les riches. C’était, pour ainsi dire, leur principale forme de réplique dans une saine joute de donnant-donnant.

Ce qui m’amène aujourd’hui à vous refiler la question que je me suis moi-même posée toute la fin de semaine: Alexandre Taillefer est-il en voie de changer la perception qu’on a de nos entrepreneurs? Cet homme a le don d’étonner. En ce sens qu’il va là où ceux qui l’ont précédé dans le milieu des affaires ne sont pas allés très souvent. Du côté de la raison, s’entend…

Quand il a décidé d’investir le milieu du taxi, ce n’était pas uniquement pour faire du millage sur une formule déjà éprouvée, bien au contraire. C’était justement pour changer la donne dans une industrie qui fonçait droit dans le mur et qui allait fatalement perdre sa bataille face à Uber. En renouvelant le parc de voitures avec des véhicules électriques propres et en offrant à des chauffeurs de devenir des salariés plutôt que de fragiles petits entrepreneurs pris à la gorge, Taillefer a fait plus que quiconque pour le taxi montréalais au cours des 25 dernières années. Ne serait-ce que pour ça, mes respects…

Certes, d’autres développeurs avant lui ont présenté des projets qui favorisaient la création d’emploi. Mais jamais, au grand jamais, un entrepreneur d’envergure – reconnu et respecté – n’est allé jusqu’à proposer l’augmentation du salaire minimum. En ajoutant l’aspect «dignité» dans l’équation. Cette reconnaissance des conditions de vie des travailleurs de la part d’un employeur n’est pas insignifiante. Et même si cette idée ne se matérialise pas dans un avenir rapproché, le seul fait de l’avoir mise sur la table nous indique que nous abordons peut-être un nouveau virage. Ça fera changement des coupes et de tous les programmes d’austérité avec lesquels on nous écrase sans cesse.

Quoi qu’en pense le sinistre ministre des Finances Carlos Leitao, il est absolument inacceptable et indécent qu’un ouvrier qui fournit ses 40 heures de travail par semaine soit condamné à vivre en deça du seuil de la pauvreté.

Peut-être qu’à force de le répéter, certains vont finir par le comprendre…

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À ce stade-ci des compétitions, la récolte de médailles pour le Canada – essentiellement chez les femmes – a de quoi impressionner. Gros bravo! Maintenant, permettez-moi de saluer Pierre Houde qui a pleuré à notre place en évoquant l’absence du grand Richard Garneau lors de la finale du 100 m chez les messieurs. En fait, on ressent tellement l’absence de Garneau que ça le rend presque omniprésent.

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Je fais une pause la semaine prochaine, on se retrouvera le 30 août. Bye!

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