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La chanson du proprio

À moins de vivre dans une autre galaxie (ou d’avoir manqué le dernier Bye Bye, ce qui revient au même), vous avez sûrement vu la pub du service immobilier Du Proprio à la télé pendant le temps des Fêtes. Cette pub nous a tous accrochés non pas pour ses qualités visuelles (!) mais plutôt pour l’utilisation qu’on y fait de la chanson Dégénération du groupe Mes Aïeux, un hymne qui fait partie de notre patrimoine musical contemporain.

Dans les médias sociaux, certains se sont dits attristés que le groupe ait ainsi «vendu» son âme à des fins bassement commerciales. Ce à quoi je réponds: oui, pis après? S’il existe un ayant droit légitime sur une œuvre artistique, c’est bien son créateur, il me semble. Et dans le cas qui nous occupe, la gang de Mes Aïeux dispose sans conteste de ce droit inaliénable. De toute façon, dans le domaine, les précédents sont innombrables.

Ferland a déjà fait vendre du beurre avec son Soleil et, plus récemment, Pag est allé faire le plein de sa vieille décapotable au son de J’entends frapper. Si Bob Dylan s’accorde depuis longtemps la permission de mettre ses chansons sur le marché, j’imagine qu’il y en a quelques-uns qui doivent se sentir justement dédouanés. Avec raison.

Quand un peintre vend ses toiles, c’est correct. Quand un auteur cède les droits de son roman pour faire une série télé, c’est tant mieux pour lui. Alors, pourquoi devrait-il en être autrement avec les créateurs de chansons? À l’heure où l’argent se fait rare comme jamais dans le milieu musical et où un million d’écoutes sur Spotify rapportent l’équivalent d’un rouleau de trente-sous, faudrait quand même pas commencer à jouer aux papes des grands principes.

Quel étrange phénomène, quand même, que de refuser à des artistes qu’on aime tant de monnayer ce qui nous a justement permis de les aimer.

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À l’aube de son 38e anniversaire, la station de radio CIBL se tape une autre crise existentielle. Ce n’est pas la première, loin de là, mais cette fois-ci, vu le contexte plus que glissant qui règne dans les médias actuellement, on peut se demander si cette tempête ne sera pas la dernière des dernières. Faudrait pas.

Au fil du temps, des drôles de choses se sont passées au 101,5. Il est quand même particulier de constater qu’avec des installations flambant neuves au cœur du centre-ville, l’arrimage avec le Quartier des spectacles ne se soit jamais pleinement concrétisé à ce jour. Tout comme il demeure incompréhensible qu’à un moment donné, cette formidable rampe de lancement pour les nouveaux talents soit devenue une planque pour quelques vétérans agents libres de la radio. Et que dire du passage de ce Clotaire Rapaille de service qui, en l’absence d’un autre prétendant au poste de DG, a complètement mis à sac une formule éprouvée de longue date?

Bien au-delà des jobs, c’est une antenne qu’on doit sauver. Une antenne indépendante plantée au carrefour de l’actualité culturelle, sociale et politique. Ce n’est pourtant pas les sujets qui manquent à Montréal ces temps-ci, c’est même plutôt le contraire. Pour ceci et pour cela, CIBL doit survivre.

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Après avoir entendu le discours d’Oprah Winfrey dimanche soir aux Golden Globes, j’ai comme l’impression qu’ils ne seront pas des masses qui auront suffisamment de courage pour l’affronter aux prochaines présidentielles américaines…

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Sinon, eh que ça va mal dans le monde! Juste à voir les couples qui se sont formés pendant Occupation double à Bali et qui sont tous en train de péter les uns après les autres. Vous m’excuserez, mais moi, ça me met le cœur en miettes. Parti comme ça, l’an 2018 est mauditement mal barré.

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