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Changer d’idée…

Alexandre Taillefer
L'homme d'affaires Alexandre Taillefer Photo: Josie Desmarais/Métro

Tout le monde a le droit de changer d’idée. Même les fous. Et moi le premier. Par exemple, je n’écrirai probablement plus une chronique encensant Alexandre Taillefer comme je l’ai déjà fait ici même, dans le passé. Et ça n’a rien à voir avec sa récente implication dans la campagne électorale libérale; le gars a parfaitement le droit de militer avec les rouges, les mauves ou les picotés, si ça lui dit.

L’affaire, c’est que depuis la publication de mon premier papier bardé d’éloges et persillé de belles impressions, le nombre de ses engagements a dépassé, et de loin, ma capacité à en tenir le compte. Comprenez-moi bien, je n’ai que 10 doigts et 10 orteils, ça ne suffit pas. Désolé du constat, mais son omniprésence s’apparente de plus en plus à un éparpillement. Fatalement, quand on tient trop de plateaux en même temps, on finit toujours par en échapper en chemin. Regardez ce qui s’est passé avec Téo Taxi. Ou plutôt, ce qui ne s’est pas passé, justement. Une maudite belle idée… mais un huitième de succès au final.
Quand un gars est étourdi au point de ne pas savoir qu’il est membre en règle d’un parti, c’est peut-être parce que la broue lui sort de partout. Et ça commence à manquer de sérieux.

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Changer d’idée, c’est Marguerite Blais qui décide de migrer vers la CAQ. Devrions-nous percevoir un brin d’opportunisme dans cette volte-face? Absolument. Jusqu’à preuve du contraire, les praticiens de la politique sont tous des agents libres qui peuvent offrir leurs services à qui veut bien leur réserver une niche. Rien qu’à voir le nombre de candidats potentiels qui «négocient» jusqu’à la dernière seconde – et simultanément – avec plusieurs formations avant d’annoncer leur décision finale. Finale et monnayable, il va sans dire. En échange de leur «candidature-vedette», ils peuvent exiger des comtés sûrs, des fonctions ministérielles et plein d’autres bénéfices qui ne figureront jamais dans les minutes du parti. C’est comme ça que ça marche, et c’est comme ça que ça a toujours marché.

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Changer d’idée, c’est Michel Gauthier, l’ancien chef du Bloc québécois qui vient de signer sa carte de membre du Parti conservateur. Une fois de plus, y faudrait pas tomber sur le cul avec cette nouvelle.

Le gars a toujours été à droite et, faute de projet souverainiste digne de cette appellation, il peut bien aller s’amuser là où il veut pour meubler ses temps libres. On oublie trop souvent que le camp souverainiste a été de tout temps un regroupement de gens de gauche et de droite. Suffit de sortir de Montréal pour le comprendre : les racines du nationalisme bleu ont toujours poussé davantage à droite, dès qu’on s’éloignait de la métropole. Le nier serait faire preuve de révisionnisme.

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Vue : Petula Clark, en spectacle jeudi dernier à la salle Maisonneuve de la Place des Arts. Elle fut à la fois splendide, digne, touchante, drôle, brillante, majestueuse et monumentale. Je pourrais en dire davantage, mais on va s’en garder pour une prochaine fois. J’ai trippé.

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La semaine dernière, le tir groupé des chroniqueurs/strikers du Journal de Montréal contre La Presse et son nouveau modèle d’affaires m’a totalement écœuré.

Dans cet accès de triomphalisme malaisant, ils m’ont fait penser à une gang de ti-culs qui, célébrant trop fort leur victoire au combat de balles de neige, n’entendaient plus le bruit de la souffleuse qui s’amenait derrière eux…

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