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Et quelques poignées de change…

A woman casts her ballot on Quebec's provincial election day in Montreal, Monday, Oct. 1, 2018. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

Il n’y a rien de plus plate dans ma job que d’écrire une chronique le jour même d’une élection. Parce qu’au moment où vous me lisez, vous connaissez déjà l’identité du vainqueur alors que moi, je n’en sais encore rien. Appelons ça une phase de décalage électoral.

Tout ce que je peux vous confier, c’est à quel point j’ai été déçu par cette longue, beaucoup trop longue, campagne électorale. Par le peu de contenu avancé par tous les partis en lice. Sans la moindre exception. Par ce vide sidéral. Par l’absence de vision, de projection dans l’avenir et, pourquoi pas, de rêve. On en a pourtant désespérément besoin.

Au lieu de ça, pendant les 30 premiers jours, on s’est contenté de remplir des mangeoires à moineaux. On s’est limité à lancer des promesses clientélistes uniquement destinées à aller chercher du vote. Comme si on tirait des poignées de p’tit change à chaque quêteux.

Rien à voir avec un programme structuré conçu à partir d’un plan réaliste qui aurait visé les axes prioritaires que sont la santé, l’éducation, le développement des régions, l’environnement et le transport des humains et des biens. À l’époque des gouvernements Lesage de 1960 et Lévesque de 1976, on appelait ça avoir un projet de société qui appelait la mise en place immédiate d’une série de chantiers aux objectifs nets et clairement situés dans le temps. J’ai comme pas l’impression que l’on soit sur le point de revivre ça…

Je n’oserai même pas m’étendre sur le lamentable dernier droit de cette campagne ni au festival d’insultes qui l’aura marquée. Jamais je n’aurais cru que des chefs pouvaient descendre aussi bas en utilisant des formules aussi injurieuses. J’ai parfois eu l’impression de revivre la dernière élection présidentielle américaine. Dites-moi que ce n’était qu’un mauvais rêve? Dites-moi que ce n’est pas comme ça qu’on devra vivre nos prochaines campagnes? Dites-moi que le visage du Québec ne restera pas comme ça parce qu’il aura fait trop de grimaces ? Dites-moi, ou plutôt, rassurez-moi…

Ce matin, dans le renouveau ou dans la continuité, le Québec n’aura pas changé d’un iota.

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Vue: La pièce Les fées ont soif, de Denise Boucher, montée par Sophie Clément et présentée en supplémentaire jusqu’à la mi-novembre au Théâtre du Rideau Vert. On a beau s’y attendre, on reçoit quand même ce texte comme une magistrale taloche en pleine face. Brillant.

Il y a 40 ans, Jean-Louis Roux, alors directeur artistique du TNM, avait décidé de faire fi de l’hostilité que ce spectacle avait déclenchée et nous a légués par le fait même un morceau de patrimoine culturel important, qui est toujours cruellement d’actualité. On aurait peut-être dû se référer à cet épisode avant d’annuler et, surtout, de «s’excuser» d’avoir proposé SLĀV de Robert Lepage dans le cadre du dernier Festival de Jazz…

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Le hockey recommence pour vrai cette semaine. Facile de prévoir que le CH ne devrait rien renverser cette saison, rien qu’à voir venir la compétition avec laquelle il devra composer dans l’Association de l’Est.

En attendant, plutôt que de leur tomber sur la tomate comme on en est capable, donnons aux kids l’appui dont ils auront besoin. On essaie?

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Mikaël Robidoux joue pour les Remparts de Québec. En langage de hockey, on dit que c’est un joueur d’énergie. Dans la vie de tous les jours, on le qualifierait de dangereux récidiviste. En fin de semaine, Mikaël-le-dangereux a envoyé Xavier Simoneau, des Voltigeurs de Drummondville, à l’hôpital en lui assénant un violent coup de coude au visage. Depuis le début de sa brillante carrière, Robidoux a déjà été suspendu sept fois pour des méfaits du genre. Là, on se demande combien de matches de suspension on devrait lui imposer pour le punir en toute justice. Suggestion: on devrait tout simplement le crisser dehors pour de bon. Ce qui serait franchement une bonne affaire de faite.

 

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