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L’éloge du déni

«C’est pas moi, c’est lui!»  Dans les cours d’école, c’est habituellement le premier cri de ceux qui ont la fâcheuse manie de se défendre avant même d’être accusés. Bien évidemment, ça ne convainc jamais personne. Souvent, ça provoque plutôt l’effet contraire et suscite le soupçon immédiat. Les moins futés ont aussi tendance à se pousser au plus sacrant pour être bien sûrs qu’on ne les questionnera pas davantage pour savoir ce qui s’est vraiment passé. Les enfants ne sont pas toujours très subtils.

Quand les enfants sont grands et qu’ils persistent à agir ainsi, ils deviennent pathétiques. En ce sens, les deux maires qui ont démissionné la semaine dernière le sont carrément. Pour ne pas dire pathétiques au carré.

Quand Gérald Tremblay a annoncé son départ, lundi passé, il a martelé que les coupables, c’étaient les membres de son entourage qui avaient profité de sa confiance. Lui, martyr de la méprise, on ne pouvait rien lui reprocher. Rien comme dans pantoute. Pas même son immobilisme crasse ni son incapacité gênante à régler un problème de corruption endémique à l’intérieur de la machine qu’il avait dit être capable de diriger. À la fin de son point de presse, tout tristounet, il a tourné les talons pour regagner sa tanière. Sans répondre aux questions. C’était entendu avant le point de presse qu’il n’y aurait aucun échange avec les journalistes. Un point de presse sans contact avec la presse.

Quelques jours plus tard, c’était au tour de Gilles Vaillancourt de jouer à l’offensé en reprenant sensiblement la même saynète. Sauf que, dans son adresse, l’ex-maire de Laval a lancé sa propre bombe : le coupable, c’est vous! Et vos médias. Et vos fatigants de policiers enquêteurs, qui ne le lâchent plus depuis quelque temps. Dans son monde, pauvre diable, l’enfer, c’est les autres, pas lui. Lui non plus n’a pas daigné répondre aux journalistes avant de partir. À quoi bon, a-t-il dû se dire… Saint-Gilles de Laval n’a pas de comptes à rendre aux ingrats qui n’ont rien saisi à l’essence de son œuvre. Lui qui n’a carburé qu’à la bonté pure pendant ces longues années… Snif.

Deux maires démissionnaires, deux victimes. Victimes de tout. Du système, des profiteurs, du peuple qui ignore comment ça se passe, de la politique laide qui bouffe du bonhomme sans se rassasier. Et quoi encore…

Quoi encore? Deux mots : bon débarras.

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Vous avez vu l’accident qui est survenu vendredi soir au Centre Bell et qui a causé une fracture du crâne à Blake Geoffrion de l’organisation du Canadien ? L’horreur. Pourtant, point de vue hockey, tout était à l’intérieur des règles. Morale de l’histoire, on l’a déjà souligné : le livre des règlements est plus que jamais désuet. Les principes du jeu ayant été établis il y a plus d’un siècle, alors que le joueur moyen mesurait
8 pouces de moins et était plus léger d’environ 80 livres que le joueur d’aujourd’hui. C’est clair qu’éventuellement, il y en a un qui se fera tuer sur la glace. On dira alors qu’il était virtuellement impossible de prévoir un tel incident et que, de toute façon, le risque fait partie de la game. Pas sûr…

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Tout le monde sait que Denis Coderre va se présenter à la mairie de Montréal en 2013. Tout le monde, sauf Coderre, qui persiste à faire semblant d’alimenter le suspense. Ça devient un peu ridicule cette histoire-là.

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Parlant de Montréal, je me permets ici de rappeler à Louise Harel qu’il faut prononcer MONTréal. Pas MAréal. Et que les citoyens de Montréal sont des MONTréalais, pas des MAréalais.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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