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Chronique des temps maudits

Il fut un temps – c’était heureusement il y a fort longtemps – où il était de mise d’aller régulièrement se confesser. Puisque nous n’étions pas nécessairement des machines à pécher, on était plus souvent qu’autrement pris pour inventer n’importe quoi afin de meubler notre minute d’audience. Quand on arrivait à court d’inspiration, c’est habituellement là qu’on larguait notre bombe : «Mon père, je m’accuse d’avoir dit maudit.» L’autre nous répondait de ne plus faire ça, en plus de 2 ou 3 autres trucs-machins, et on était maintenant aptes à retourner à nos vies.

Sans plus de préambule, avant de poursuivre votre lecture, sachez qu’il y aura une nette surutilisation du mot «maudit» aujourd’hui dans ce billet. Et sans aucune forme d’excuse.

Alors…

Maudit que la campagne électorale me déçoit. Comme jamais. Un ami m’avait dit que ça allait être la plus sale de l’histoire mais, en plus d’être sale, je n’ai jamais autant senti qu’on nous prenait pour des épais. Quand ce n’est pas Philippe Couillard qui agite sans répit son ami l’épouvantail à référendum (comme si la souveraineté était dans l’air du temps…), c’est Pauline Marois qui le somme de présenter des excuses pour les années libérales du régime Charest. Ben quin, me semble… Sinon, c’est Placide Legault qui, voyant le PQ descendre dans les sondages, parle dorénavant d’une lutte à deux entre sa CAQ et les libéraux! Je vous le dis, ils nous croient vraiment demeurés. À croire qu’on est tous conviés à un grand dîner de cons le 7 avril prochain.

En attendant, on se demandera où sont passés les exposés sérieux, les programmes solides, les propos autres que les éternels «c’est pas moi, c’est lui!». Et, pendant que nous y sommes, où sont passés les candidats de calibre que l’on gagnerait peut-être à voir davantage? Vous les avez vus, vous, les Véronique Hivon, Sylvain Gaudreault et Agnès Maltais? Même chose chez les rouges. Sont allés où les Paradis, Fournier et Thériault? Même le bon docteur Barrette qui, depuis l’annonce de sa candidature, semble s’être fondu dans le décor, ce qui n’est pas une mince affaire, on en conviendra…

Révolus les temps où les élections étaient un jeu d’équipe. Éliminés les débats, les ralliements, les assemblées de comté. Maintenant, dans les pubs, sur les affiches et lors des points de presse, tout est fait en fonction du chef et de la face du chef. Généralement, tout juste derrière ce chef, il y a des bobble heads qui acquiescent parce que comme ça, nous, on va croire que le chef dit toujours la bonne affaire. La vraie affaire.

Ils ont décidément le don de me faire enrager. Et quand j’écris «ils», ce n’est même pas les chefs que je pointe. Je vise bien plus les penseurs de l’ombre, les faiseux d’image et les autres kings du formatage qui croient détenir la clé de la tête du bon peuple. Ils nous prennent vraiment pour des épais. Des maudits épais.

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Maudit Stade olympique. Ce qui devrait être un point névralgique de Montréal-Est, est de plus en plus, un sinistre monument consacré au cynisme et à l’inaction. Enlevez-le le maudit toit et ne parlez plus de le remplacer. On risquerait d’avoir l’air moins fou…

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Maudit hiver. C’est tout.

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Le moment de la semaine : Antoine Bertrand qui reçoit un Jutra en rendant un ultime hommage à sa mère sans souligner que l’après-midi même, on avait célébré ses funérailles. Respect pour l’immense talent du comédien, la générosité du communicateur et la discrétion du fils. J’aime beaucoup Antoine Bertrand. Un maudit bon gars…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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