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Mai 68: ma première coupe Stanley

Vous rappelez-vous de mai 68? Oui, oui, je sais, ça fait déjà 46 ans. Que voulez-vous, on a l’âge que l’on a. Donc, si vous me le permettez, mai 68, peu importe votre date de naissance, ça veut dire quoi pour vous? Les manifs en France avec Daniel Cohn-Bendit qui gueule dans tous les mégaphones? Sinon, c’est Prague et son printemps? Si vous avez choisi l’un ou l’autre, bravo, vous êtes soit très vieux ou alors, plutôt bien scolarisé. L’un comme l’autre n’est pas un défaut, loin de là, parole de ringard!

Pour moi, mai 68 me ramène à la première victoire de la Coupe Stanley des Canadiens. Entendons-nous bien, ce n’est pas la première Coupe Stanley de l’histoire des Canadiens. C’est ma première coupe. Celle que je n’ai jamais oublié. Celle du 11 mai 1968.

C’était un samedi après-midi. Il faisait beau. Beau comme les samedis de printemps peuvent être beaux. Malgré tout l’attrait du dehors, rien ne m’aurait détaché de la TV du sous-sol cette fois-là. Au canal «disse», on jouait de la lutte. Et au 2, malgré l’heure tôtive, c’était La Soirée du Hockey. Ce qui a probablement représenté un problème cornélien pour certains mais pas pour moi. Le hockey était et demeure toujours une priorité.

Le 11 mai 1968 au matin, les Canadiens menaient trois matches à zéro dans la série finale contre les Blues de St-Louis. Ne manquait qu’une seule victoire pour voir le trophée au centre de la patinoire. C’était bien certain, à l’époque, que notre club allait repartir avec la coupe. Ça allait de soi. Même si les nouveaux Blues ressemblaient aux anciens Canadiens. Une demi-douzaine des leurs avait joué pour nous dans un passé somme toute récent.

Comme prévu, Jean Béliveau, avait reçu le gros trophée à la fin du match. Des images comme celles-ci marquent un ti-cul de six ans faut croire…

Pour la première fois, je constatais par moi-même que mon équipe avait gagné. Plus besoin de personne pour me le dire. Ni pour m’en convaincre. J’avais vibré. À partir de ce moment précis, j’ai su quelle était la différence entre la victoire et la défaite. Tant mieux, ça commençait par une victoire.

Depuis ce jour et jusqu’à aujourd’hui, malgré tout, je sais ce qui m’allume. Et ce qui m’allume par-dessus tout, c’est le hockey. Et les Canadiens. La passion la plus durable de ma vie, c’est celle-là. Malgré le «tout-crochisme» de certaines administrations, malgré mes désintérêts passagers, malgré le temps et ses usures, j’aime profondément et inconditionnellement ce club.

Dans la victoire comme dans la défaite, dans la certitude comme dans le doute, s’il demeure une chose après toutes ces années, c’est la place qu’occupe cette équipe-là dans ma vie. Ça m’étonne encore.

J’aime cette équipe aveuglément. Et ses couleurs aussi. Et ses joueurs quand ils sont, bien sûr, dignes de ces couleurs. Bleu, blanc et rouge. Le plus beau des trios. L’indivisible.

De mai 68 à mai 2014, il n’y a qu’un temps. Et trois couleurs. Les seules. L’an prochain, promis, ça sera encore pareil. Et j’y serai, bien sûr…

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