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Faisons payer les riches!

Maude est mon amie. Dans la jeune trentaine, elle et son conjoint s’arrachent le cœur au travail pour essayer de s’organiser un petit coin de confort dans ce monde parfois bien sombre. Dans notre société, Maude et cie sont des actifs dans le sens où ils contribuent bien plus qu’ils ne reçoivent. Parents modèles de deux beaux jeunes enfants – remarquez que ça n’aurait absolument rien changé si les p’tits avaient été laids –, ils ont appris la semaine dernière qu’il leur faudra éventuellement débourser à peu près 5 000 $ de plus annuellement pour envoyer leur marmaille à la garderie. Ouaip, un beau 5 000 $ net et non budgété qui s’ajoute à leurs obligations parce que, comme vous et moi, Maude et son chum font également déjà leur part en payant des taxes municipales, des taxes scolaires, des impôts à chaque palier de gouvernement, de la TPS/TVQ et tout le tralala du genre.

Quand je lui ai parlé vendredi matin, Maude avait le cœur gros. Pour tout dire, elle était aussi un peu-beaucoup en calvaire. Je la comprends : avec la nouvelle mesure modulatoire mise en place par le gouvernement Couillard, on venait de lui annoncer qu’elle était riche. Et au même moment, quelle cruauté, elle apprenait qu’elle ne l’était déjà plus. Avec tant de contradictions en si peu de temps, on conviendra qu’il y a effectivement de quoi être en beau maudit…

Le cas de Maude n’est pas unique. Vous avez vous aussi été nombreux à apprendre à votre grande surprise qu’aux yeux du gouvernement provincial, vous faisiez partie du groupe des «mieux nantis»… Vous pensiez que vous arriviez juste dans vos affaires, que vous deviez faire attention à vos dépenses et que, ouf, vos comptes étaient en règle? Neunon, vous étiez pleins comme des boudins et vous ne le saviez même pas. Suffisait qu’on vous en informe…

Alors watch out les amis, attachez vos tuques avec de la broche parce qu’on n’a pas fini de vous passer la pompe à piasses dans le fond des poches. Du moins, tant que cette fixation maladive sur le déficit zéro ne sera pas chose du passé.

En voulez-vous une meilleure? On sait pertinemment bien que cet objectif, tout aussi illusoire que déraisonnable, ne sera pas atteint selon les termes fixés. Alors, il y a encore plein de chances que l’on vous informe éventuellement que vous êtes encore plus fortunés que ça. Mon espèce de gang de capitalistes, vous autres…

C’est Couillard, ce grand gauchiste qui l’a dit : faisons payer les riches! Ça fait que c’est ça, payez…

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Vu : Adam Cohen à la Place des Arts vendredi soir. Le spectacle d’un artiste qui nous montre une prise de maturité à chaque fois qu’il revient dans la ville qui l’a vu naître. Touchant, rigolo à souhait et merveilleusement bien accompagné par un groupe de musiciennes – quatre filles et un gars, la majorité l’emporte donc – qui nous ont transportés très loin dans le bonheur. Vivement une reprise. En lever de rideau, Stéphanie Lapointe fut elle aussi plus qu’impressionnante. Une redécouverte dans son cas. Décidément, ce fut une bien belle soirée…

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Vu (2) : pour la ixième fois de ma vie, Daniel Lanois qui était de passage à l’Astral dimanche soir. Et surtout, vu de mes yeux vu : l’artiste réalisant le miracle de nous faire totalement oublier la grisaille du moment pendant un trop court deux heures. Juste pour ça, on devrait sérieusement envisager de le canoniser…

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Parlant de fuir la grisaille: allez donc voir les Carabins de l’Université de Montréal samedi prochain au stade Percival-Molson alors qu’ils tenteront de remporter la Coupe Vanier dans la grande finale au football universitaire canadien. Z’annoncent une couples de flocons dans le ciel, un peu de frette sur les banquettes mais plein de beau monde dans les gradins. Avec une bonne paire de chaussons, on devrait être capables de passer à travers ça…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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