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Le jeu des anneaux

«Suis-je la seule à trouver que Montréal est semi-déserte cet été? Apparemment, y manque de touristes…» C’est ainsi que mon amie Martine – amie dans le sens facebookien du terme – s’exprimait sur sa page l’autre jour.

Je ne sais pas s’il manque de touristes, mais j’aurais pourtant hurlé le contraire en allant aux vues mercredi passé quand je me suis retrouvé pogné dans le trafic à cause de la levée des Jeux des Saints-Anneaux à Marcel Aubut. On a été à même de le constater : si l’esprit olympique est grand, l’omniprésence de Maître Marcel l’est encore bien davantage. «Think big», comme disait Elvis Gratton…

Là où Martine marque cependant un point, c’est que la ville, c’est vrai, semble vidée de son monde. Hors des événements, s’entend. Rien qu’à voir au lendemain des Marcelleries ou du Festival de Jazz. Où est passé tout ce monde…?

Je crois avoir une piste de réponse : le monde, il a été remplacé par des cônes orange. Existe-t-il encore une rue, un trottoir où il n’y en a pas? Réponse : non, nulle part, y’en a partout. Alors, aussi bien s’en accommoder. Ce qui me donne une idée…

Croyez-vous que Marcel, vu sa belle grandeur d’âme, pourrait nous prêter ses anneaux pour que l’on puisse au moins jouer avec en essayant de les enfiler sur les cônes? En attendant que le monde revienne en ville, on pourrait au moins s’amuser un peu. Au moins, son party aura servi à ça…

***

Suis allé dans le Bas-Saint-Laurent la fin de semaine dernière. Un territoire d’une beauté rare, peuplé par du bon monde gentil comme tout et volubile comme c’est pas permis. Vous devriez y aller, ne serait-ce que pour vous émerveiller devant la «fulgurance» du paysage… et lire l’horreur qui est en train de s’écrire dans ce coin malgré tout ce qu’on peut en dire de bien.
Dans un petit village entre Trois-Pistoles et

Rimouski – je ne me souviens plus du nom de la place –, un antiquaire m’a tracé un bien sombre portrait de la situation qui prévaut chez lui, là où il est né, il y a de cela un bon 75 ans : «Ici, on n’a plus de dépanneur, plus de poste d’essence et le bureau poste, ils vont mettre la clé dedans dans pas grand-temps. L’école aussi, y vont être obligés de la condamner, il reste neuf enfants. Tout le monde est parti et ceux qui restent sont en train de faire leurs boîtes…»

Bien pour dire. Pendant que le monde étouffe en ville, on ferme des villages. D’une bêtise…

On dit que Montréal est le poumon du Québec. Y’a seulement un petit détail qui semble nous échapper :t’as beau être le poumon de la province, un poumon privé de cœur, ça finit toujours par s’affaisser…

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