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La grande leçon de la petite école

Photo: Getty Images/iStockphoto

Je me souviens parfaitement de mon premier jour à l’école Boucher-de-la-Bruère, en 1967. J’étais dans la classe de Mademoiselle Richard qui, en faisant un constat a posteriori, ressemblait comme deux gouttes d’eau à Amy Winehouse tant son eye-liner était subtil. En plein baby-boom, ils avaient dû construire des locaux temporaires dans la grande salle qui servait habituellement de gymnase. C’est donc là-dedans qu’on nous avait parkés pour l’année sans trop nous demander notre avis. De toute façon, ce n’était pas trop la mode de sonder l’opinion des enfants à l’époque.

Habillé trop propre avec une chemise blanche et un pantalon de petit monsieur en laine grise, j’ai vite compris que j’allais dorénavant devoir m’arranger avec le code des autres. En commençant par l’interdiction formelle de parler, ce qui représentait pour moi une véritable torture. Plus moyen de se lever de son banc non plus. Pas davantage le droit de mâcher de la gomme, même en gardant la bouche fermée. Linda, la rousse avec des lulus et un nom de famille anglais, l’avait appris à ses dépens quand on lui a fait faire du piquet devant tout le monde avec sa grosse chiquée rose collée sur le nez. Désormais, il fallait même demander la permission pour aller au petit coin. Ce qui fait qu’André Gosselin, trop timide pour lever la main, avait fait dans ses culottes dès le premier jour. Ses larmes et l’odeur l’avaient trahi. Le petit André étant mon voisin de rangée, je suis comme resté marqué par l’épisode…

Me rappelle aussi le retour à la maison. Me voyant plutôt découragé par la découverte de cet univers que j’avais décidément trop idéalisé avant d’y mettre les pieds, ma mère avait essayé de me convaincre que tout se placerait et que j’allais finir par m’y faire. Ses paroles, qu’elle voulait évidemment rassurantes, m’avaient laissé plutôt sceptique. Pourquoi finirais-je donc par m’habituer à un lieu qui me ressemblait si peu? J’avais raison de me questionner, jamais je ne m’y suis fait. Et ce, jusqu’à mon dernier jour à l’université.

S’il y a une chose dont je suis cependant maintenant certain, c’est que l’école m’a appris dès le premier jour la leçon qui m’a peut-être le plus servi dans la vie : à faire la distinction entre les mots «conviction» et «obligation». Y a des moments où ça sert beaucoup…

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Je viens de passer un petit deux jours à Labeaumeville. Du lundi au vendredi, dès 17h30, la rue Saint-Jean dans le Vieux-Québec se transforme en mail piétonnier. Conséquemment, soir après soir, les restaurateurs en profitent pour monter tables et terrasses afin d’accueillir leur clientèle. Et à 23h, hop, on plie les nappes et on remballe le tout jusqu’au lendemain.

Pendant ce temps à Mont­réal, la rue Sainte-Catherine (entre Saint-Hubert et Papineau) demeure t-o-t-a-l-e-m-e-n-t bloquée, 7 jours par semaine et 24 heures par jour, de mai à septembre. Et tant pis pour l’accès au pont Jacques-Cartier pendant la journée.

Question: pourquoi le concept des terrasses escamotables de Québec ne s’appliquerait-il pas à Montréal?

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L’écho de la campagne: l’illustre Denis Lebel qui traite Thomas Mulcair de vire-capot et d’imposteur.  Venant d’un ex-bloquiste qui se déguise lui-même en ministre depuis sept ans dans un costume beaucoup trop grand pour lui, ces accusations sont lourdes et doivent être prises au sérieux…

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