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L’horloge de Jean-Charles

C’est fou la place que peut prendre un animal de compagnie dans notre vie. Même quand, comme j’en ai la chance, on est plutôt bien entouré par de bons humains dans son quotidien. Mon Jean-Charles, fier gros matou noir, m’en fait présentement la preuve par dix alors qu’il brille par son absence de la maison. Plutôt enjoué pour ses 10 ans, il a bien failli passer l’arme à gauche pas plus tard que samedi matin. Blocage urinaire, que lui a diagnostiqué son ami Raymond le vétérinaire. Avoir attendu une couple d’heures de plus, Jean-Charles serait allé chasser l’écureuil au paradis des minets. S’en est fallu de peu. Une séance d’emplettes, une nuit trop longue après une soirée bien arrosée pour célébrer mon anniversaire, un égarement dans le labyrinthe éternel des rues du Plateau et, qui sait, bye-bye minou.

Fallait me voir. Paniqué, vous dites? Alors que je reporte moi-même une visite chez le dentiste depuis je ne sais quand, là, je réinventais le sens de l’immédiat. Par devoir ou par égoïsme? Je dirais beaucoup des deux. Parce que oui, on se sent investi d’une certaine responsabilité envers son chat. Mais aussi, je l’avoue, parce que je n’ai vraiment pas envie de voir mon vieux chum disparaître du paysage. Du paysage de ma vie, de ma vie tout court.

Jean-Charles n’est pourtant pas le plus colleux des minous. Ni le plus accommodant. Il miaule à peine mais, quand il veut quelque chose, il vous lâche un de ces regards, mes amis… Quand il veut bouffer ou qu’il demande la porte, c’est toujours tout de suite. Lui, il vit dans l’ici et le présent. Ainsi, Jean-Charles est une horloge sans chiffres ni aiguilles qui donne néanmoins une heure formidablement précise : maintenant.

Drôle de voir comment un animal absolument dépourvu d’une quelconque notion du temps peut nous faire prendre conscience des années qui ont filé depuis notre première rencontre. Et, fatalement, du destin qui finira bien par le rattraper à un moment donné.

Au moment précis où j’allais conclure ma chronique, la clinique m’a appelé. Ils ont sauvé Jean-Charles le minou. Quand je vous dis que ce chat-là a le sens du timing… Semble-t-il qu’il a hâte que j’aille le visiter. Genre, tout de suite.

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Les équipes sportives professionnelles sont là pour encaisser des profits. Généralement, les profits viennent avec les victoires mais, ne l’oublions jamais, tout cela perd son sens si on ne dispose pas de l’appui du public. Faut donc, avant même d’espérer atteindre les plus hauts sommets, avoir toujours le souci de plaire à ses supporteurs. Conclusion : quand un coach persiste à faire à sa tête en refusant de faire jouer ceux que les fans réclament et que, de surcroît, l’équipe ne gagne pas, l’équation ne tient plus. Au cours des deux dernières semaines, les instructeurs-chefs de l’Impact et des Alouettes ont chacun perdu leur poste. Ne cherchez pas plus loin la raison de leur départ. Tant pis pour eux.

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Parlant de sport, vous ne trouvez pas que l’histoire de Didier Drogba avec l’Impact prend une drôle
de tournure? Moi, si…

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