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Ce bien et ce mal

Guy Turcotte arrives at the courthouse Monday, September 28, 2015 in Saint Jerome, Que.. Turcotte is being retried for the murder of his two children.THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

Comment peut-on équitablement juger un homme qui a été capable de poignarder ses deux enfants âgés de trois et cinq ans? Désolé, même avec le verdict rendu, je ne suis pas sûr qu’on le sache plus qu’avant.

Non, je ne suis pas un partisan de la peine de mort. Et, en même temps, j’ose même pas vous dire tout ce qui me passait par l’esprit quand je me demandais comment on devait régler le sort de Guy Turcotte. Il y a des choses qu’on est parfois mieux de garder pour soi. Pour une rare fois, je vais solliciter un droit à la discrétion.

L’affaire Turcotte aura été pour moi une longue enfilade d’incompréhensions. En commençant, bien entendu, par les gestes du meurtrier. Tuer sa progéniture parce qu’on a de la grosse pé-peine? Me semble… Puis toute son histoire de lave-glace, son sinistre moment d’absence, son désir d’épargner un trauma aux petits qui l’auraient retrouvé mort après une longue agonie… Tant de pattes de paille qui s’ajoutaient à cette chaise qui n’allait jamais tenir debout.

Vint ensuite la grande joute de la justice. Là où on ne fait plus vraiment la part des choses entre le bien et le mal, ni entre l’acceptable et l’intolérable. Là où les facteurs atténuants et l’absence d’antécédents semblent désormais compter davantage, sinon plus, que l’acte en soi. Dans une bulle de surréalité où le bras de fer entre la Couronne et la défense semble reposer avant tout sur du théorique au détriment du factuel. Où l’opinion d’experts semble avoir plus de poids que l’ensemble de la preuve. Est-ce que je rêve? Le code légal a définitivement pris le pas sur le code moral. On peut bien être mêlés. Mes respects aux pauvres jurés qui ont été pris à tenir compte d’un ensemble de points qui, au bout du compte, étaient bien éloignés de ce qui s’était passé. Crisse, le gars a tué ses deux enfants, ça devrait suffire, non? Même si y’a perdu le nord, pis le sud en même temps. Même si ses gestes ont été commis en pleine dérape démentielle. Même si n’importe quoi… Ce qui fut fait demeure. Y’avait-tu moyen de l’envoyer à genoux dans le coin, pis de le tasser du portrait pour de bon?

Ben ça a l’air que c’était pas aussi simple que ça…

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«Quand un pays vote non à son indépendance deux fois, qu’il ne se reproduit pas, qu’il compte sur l’immigration pour le remplacer, le moins qu’il puisse faire, c’est de leur faire de la place.» Ces mots sont de Daniel Pinard et ont été prononcés à Tout le monde en parle dimanche soir. Je prends la liberté de les reproduire ici aujourd’hui. Juste parce que.

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Philippe Couillard commence lui aussi à fuir les journalistes. Pas beau, ça. Ajoutez à ça une arrogance de plus en plus perceptible dans le timing de ses dernières décisions et parti comme ça, on gagerait qu’il est en train de nous refaire le coup du Harper. Au moment même où on se croyait enfin débarrassés…

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Bruce Springsteen sort cette semaine son coffret The Ties That Bind : The River Collection. Cinquante chansons, 3 heures de vidéo, quand le Boss appelle, on répond présent. Le ti-cul de 19 ans, qui a vu ce qui demeure le meilleur show de sa vie au Forum le soir du vendredi 23 janvier 1981, a soudainement bien hâte de remonter dans le temps…

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Z’avez vu le match des Canadiens en Caroline à la télé ? Z’avez vu les estrades ? Plus de bancs vides que de monde assis. Pendant ce temps, à Québec… Quand je vous dis qu’il y a des logiques qui sont de plus en plus difficiles à suivre.

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Mon ami Richard Ledoux est décédé. Vous ne le connaissez sans doute pas mais je voulais vous le dire quand même. Foutu cancer. C’était mon voisin de billets de saison au football. Dix-huit ans à partager un banc de métal au Stade Percival-Molson, veux – veux pas, ça crée des liens. Ses chums de la section I-2, rangée 4, vont s’ennuyer de sa présence et de ses implacables analyses sur l’arbitrage dans la Ligue Canadienne. Chose certaine, plus personne ne sera jamais aussi efficace que lui pour faire le ménage auprès de ceux qui nous bloquaient la vue quand ils niaisaient trop longtemps dans l’escalier… Salut mon ami, sans toi, ça ne sera plus jamais tout à fait pareil.

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