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Bête comme ses pieds

Le monde est rendu assez bête, j’en reviens pas. Pas direct, pas franc, juste bête comme ses deux maudits pieds. Ouste, partie, l’empathie. Le phénomène n’est pas neuf. Je l’avais déjà souligné au terme de la dernière campagne fédérale. Sauf que là, on jurerait que la situation empire chaque mois, chaque semaine, chaque jour. Tant d’agressivité… Y’a quelque chose qui t’achale? Enwèye, fesse en premier! Absolument hors de contrôle, le volcan des cracheurs de bave continue à faire des ravages avec ses coulées de lave…

La semaine dernière, ça a souvent dérapé à propos des funérailles nationales de René Angélil. Que l’on remette en question la décision du gouvernement de lui consacrer une telle cérémonie passe encore. Mais ce que j’ai lu sur le sujet dépassait tout entendement. D’une consternante indélicatesse. Crisse, mine de rien, pendant ce temps, sa femme et ses enfants pleuraient à côté de son cercueil. Y’avait pas moyen de faire montre d’un semblant d’humanité? Ben non, les envies de pisser du vinaigre semblent plus pressantes que d’autres… Comme si la stature du défunt devait interdire à ses proches une juste peine.

Il y en a qui en ont profité pour régler leurs comptes avec la richesse ou l’exil à succès. D’autres avec Las Vegas, le poker, le smoked-meat… Hallucinant. Des artistes frustrés – par charité chrétienne, je ne les nommerai pas… – en ont même profité pour facebooker leur rancœur face à ce milieu qui ne les a pas choisis, eux, pendant que Céline, elle…

La semaine dernière, dans un western surréaliste où des balles sifflaient de partout, par grands bouts, j’ai eu mal à nous.

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Le moment «un peu innocent» de la semaine : quand un premier ministre appelle le conjoint de la victime d’un acte terroriste pour lui réciter une enfilade de belles valeurs et lui donner de «la grande Canadienne», il mérite, en effet, de se faire raccrocher la ligne au nez. Par cette attention stupide ou par son insignifiance crasse – faites votre choix –, Justin Trudeau s’est instantanément inscrit dans la même catégorie que Maxime Bernier et sa célèbre distribution de p’tits gâteaux Jos Louis aux soldats canadiens basés en Afghanistan…

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Luc Ferrandez a décidé de ne pas se présenter à la mairie aux prochaines élections municipales de 2017. Suis-je surpris? Oui, quand même. Son entêtement proverbial m’aurait fait croire le contraire.

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Vu : la pièce Pelléas et Mélisande, montée par Christian Lapointe au TNM. Une proposition que je qualifierais de… particulière. Sur tous les plans (texte, jeu, mise en scène). L’utilisation des projections, entre autres, est plus qu’impressionnante. Autant la première demi-heure m’a pour le moins laissé perplexe, une fois embarqué, la suite des choses s’est avérée d’une fulgurante efficacité. Comme le disait un voisin qui s’emmitouflait à la sortie : «J’cré ben qu’on est rendus là!» Alors, pour constater de vous-même où on en est rendus, c’est présenté au TNM jusqu’au 6 février. Vive le théâtre qui secoue la formule et qui nous amène ailleurs. On est bâtis solide, on est capables d’en prendre.

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« Je pourrais faire feu sur n’importe qui au beau milieu de la 5e avenue et je ne perdrais pas le moindre appui… » Voilà la dernière perle de celui qui prétend être tout désigné pour devenir le prochain président des États-Unis. Le cirque grotesque de Donald Trump continue. Quand même inquiétant de savoir qu’ils sont, effectivement, encore des tonnes à y adhérer.

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PKP a du caractère. Ça, tout le monde le sait. Et quand PKP se fâche, ses répliques sont à la mesure des attaques qu’il essuie. Avec, en bonus, toujours une cuillerée de plus. Ces jours-ci, PKP en découd encore une fois avec des scribes de La Presse. Rien à faire, c’est viscéral. Le naturel bouillant de l’homme d’affaires ne sortira jamais de l’homme tout court. Qu’il soit désormais en politique n’y changera rien. Hâte de voir comment ça va virer avec la gang de Radio-Canada, maintenant…

Cela dit, imaginez le portrait si ses énergies, aussi vives soient-elles, étaient judicieusement dépensées dans le cadre de ses fonctions de chef de l’opposition…

Si un doute – un doute immense – persiste quant aux aptitudes de PKP pour la vie politique, c’est par sa faute. Par sa très grande faute.

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