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Finalement, ce bon vieux Stade…

Photo: Archives de la Ville de Montréal

Le complexe olympique n’aura jamais été plus beau que le jour où on l’a présenté en maquette. On se serait cru en pleine visite du plateau d’un film de science-fiction. Des bâtiments aux formes inédites, une gigantesque tour inclinée qui semblait prête à partir dans l’espace, le tout bordé par un impressionnant alignement d’arbres blancs. Le futur était là, droit devant.

C’est plus tard que la réalité a repris ses droits. Le blanc promis lors de la commande initiale avait été livré en gris bétonné, les arbres en boules de styromousse avaient été remplacés par des pousses maigrichonnes plantées à la hâte, et la seule chose qui nous permettait de nous projeter dans le futur était l’assurance qu’une colossale hypothèque allait nous faire rager pendant des années.

À peine était-il venu au monde qu’on s’est mis à détester le Stade avec une ferveur peu commune. Parce qu’il était désormais le symbole de la cupidité des entrepreneurs et des syndicats et, bien sûr, parce qu’il avait été une vue de l’esprit d’un maire mégalo. Pendant que filaient les filous, le Stade, lui, restait tristement planté sur place, «un peu penché comme un grand gars gêné», comme le dit la chanson…

Hormis son moment de gloire de 1976, il est ensuite devenu un stade de baseball médiocre, un amphithéâtre à l’acoustique lamentable et une salle d’exposition inutilisable plusieurs mois par année à cause de son toit qui est toujours malade. Et pourtant…

Depuis peu, à ma grande surprise, je me suis comme réconcilié avec. J’sais pas si c’est l’âge, le sien comme le mien, qui suscite ce nouvel élan de sympathie. C’est possible. Ailleurs, des structures construites à la même époque ont déjà été démolies pour faire place à mieux. Puisque, pour nous, le Stade olympique ne sert plus vraiment à grand-chose, j’ai décidé de le transformer en bocal à souvenirs.

Cette semaine, les Jeux de Montréal auront 40 ans. Le temps file…

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Pour redécouvrir ce bon vieux Stade…:

  • Le livre Le Parc olympique, 40 ans d’émotions de Benoit Clairoux (éditions Dominion Modern). Un travail de moine fabuleusement illustré. On y apprend, entre autres, qu’Orson Welles (!) a déjà déclaré forfait pour un spectacle symphonique son et lumière produit par Télé-Métropole (quel mariage improbable…). Et que le premier concert qui y fut présenté ne fut pas celui de Pink Floyd en 1977, mais bien celui de la Fête nationale, deux semaines plus tôt. Avec Félix Leclerc et Monique Leyrac parmi
    les têtes d’affiche. Eh ben…
  • L’exposition Le Parc olympique, une architecture à célébrer, qui est présentée jusqu’au 7 janvier prochain au Château Dufresne (ironiquement, un endroit que le maire Drapeau voulait faire démolir en 1976 pour y installer un stationnement VIP…). À voir.

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Vus et aimés au Festival de Jazz (suite et fin): le brillant Jamie Cullum, les brillantes sœurs Wainwright, Brian Wilson (bien sûr…), l’énergique JD McPherson et l’expédition de West Trainz. Sans oublier tout ce beau monde dans les rues. Avec des sourires larges comme ça, d’un trottoir à l’autre. Ça a fait du bien.

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