Deux heures de plus par semaine
jessicadostie - Métro
Un sondage intentionnellement publié à l’occasion de la Journée internationale des femmes indique que huit femmes françaises sur dix aimeraient disposer d’au moins deux heures par semaine pour prendre soin d’elles. Prendre soin d’elles comme dans «se détendre dans le bain» (39 %) ou encore «se faire maquiller» (23 %).
Derrière cet idéal en apparence futile se cache (encore) le spectre de la conciliation travail-famille, un sujet tout aussi chaud de ce côté-ci de l’Atlantique. D’ailleurs, la journaliste Nathalie Collard publie aujourd’hui un essai sur la question, Qui s’occupe du souper? (Québec Amérique).
En introduction, elle raconte l’entrevue qu’elle a menée avec l’ancienne ministre de la Condition féminine Agnès Maltais dans son «char» parce que sa fille avait rendez-vous chez l’orthodontiste. Ces mots, j’aurais pu les écrire moi-même, qui suis en train de rédiger ce texte dans la salle d’attente de l’hôpital Shriners, où ma fille devait finalement voir un orthopédiste après des semaines d’angoissante attente.
«Dans la vie, je suis plutôt bien organisée. Malgré cela, j’ai souvent l’impression de courir. Je me corrige: j’ai toujours l’impression de courir, avoue-t-elle dans son livre. Du matin au soir, ma vie ressemble à une course (à obstacles) pour tente de faire tout ce que je veux accomplir dans une journée. Et pourtant… Je ne suis pas PDG d’une entreprise ni ministre, je ne supervise aucun employé, je suis une journaliste qui n’a que moi et mes articles à gérer, et qui bénéficie d’horaires bien plus flexibles que la moyenne des travailleurs. Et j’ai tout de même le sentiment de m’épuiser à vouloir tout accomplir.»
Son constat fait mal, mais le débat est nécessaire. Si des femmes rêvent de disposer de deux petites heures par semaine pour se changer les idées dans le bain, au spa ou encore plus simplement en sirotant un thé (chaud! – les nouvelles mamans comprendront), c’est qu’il doit y avoir quelque part une faille dans le beau modèle de conciliation, congé parental et garderies subventionnées ou pas.
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