Un public d’initiés célèbre la mode d’ici

Mardi soir, 18 h. Le temps particulièrement glacial pour le mois d’avril était pourtant parfait pour mettre en contexte la rafale de défilés organisés sous le thème de la nordicité.

Cette première soirée, sans numéros flamboyants, a néanmoins su attirer un public d’initiés en grand nombre. Les organisateurs s’en réjouissaient d’ailleurs sur les médias sociaux: l’endroit était bondé! Moment phare? Le tableau de Leinad Beaudet, un défilé sobre mettant en scène des tenues épurées mais sophistiquées, qui était tout particulièrement réussi.

Au lieu de faire défiler ses mannequins à partir des coulisses, comme c’est généralement le cas, le créateur a plutôt choisi de les éparpiller au parterre. Elles devaient ainsi jouer le jeu, se mêler aux spectateurs en attente, avant de déambuler une à une pour former une sorte de portrait de famille à l’avant de la scène.

Bien connu pour ses créations extravagantes, Helmer avait d’abord ouvert l’événement en présentant un tableau statique alternant entre longs manteaux et tuniques blanches translucides. On a aussi aimé les coupes précises de Allcovered Fashion, jeune marque de Québec, les superpositions de Travis Taddeo et la palette automnale de WRKDEPT.

Fashion Preview grandit. Pour ce #5, d’ailleurs, des acheteurs européens (Bon Marché Rive Gauche et Noseason, notamment) viennent à la rencontre de la douzaine de créateurs de mode qui défilent cette semaine dans l’enceinte du Cœur des sciences de l’UQAM. De jeunes griffes, pour la plupart, comme Maison Cyma, qui s’est déjà illustrée à New York, mais aussi des habitués de la défunte Semaine de mode de Montréal: Helmer, Travis Taddeo et Claudette Floyd. C’est aussi là une des grandes forces de l’événement que de présenter certaines marques encore un peu confidentielles.

Le Village Accessoires, où les sacs d’Annick Levesque côtoient les perles d’Ella Dugré ou les mitaines en denim recyclé de Kinsu, pour n’en nommer que quelques-uns, promet également de jolies découvertes jusqu’à jeudi.

Certes, la présence d’une poignée d’acheteurs et de médias internationaux n’est pas garant du succès. Beaucoup d’autres facteurs entrent en ligne de compte, à commencer par la capacité, pour les designers, de produire les commandes reçues dans les temps, un des principaux enjeux qui touchent l’industrie de la mode au Québec.