Une taxe discriminatoire contre les Québécois à Burlington

Mercredi, le Globe and Mail a repris un dossier de la chaîne de télévision ABC sur une taxe du Vermont surnommée la Queeb tax. Il s’agit d’une taxe de 18% que les serveurs du Vermont, plus particulièrement ceux de Burlington, ajoutent à l’addition dès qu’ils entendent les clients parler français.

Il semblerait que la Queeb Tax, pour Québécois, est une pratique courante à travers le Vermont, mais surtout à Burlington, ville située à 160 km de Montréal. Mais n’allez pas penser qu’il s’agit là d’un geste anti-français de la part des maudits anglais. Le préjugé linguistique n’y est en fait pas pour grand-chose. C’est plutôt que les Québécois ont la réputation de laisser de très mauvais pourboires lorsqu’ils traversent la frontière canado-américaine et sortent manger chez les Amerloques.

Dans les restos de Burlington, on parle de pourboires de 1$ sur une addition de 100$, alors que le serveur du Vermont gagne seulement 4,10$ par heure. Il compte donc sur la largesse du client pour y arriver. En revanche, un serveur au Québec, gagne au minimum 8,35$ par heure.

Afin de s’assurer de recevoir un pourboire qui en vaille la peine, les serveurs ont pris l’habitude de calculer le pourboire de 18% directement sur l’addition dès qu’ils entendent les clients s’entretenir en français. Bien sûr, ce ne sont pas que les Québécois qui écopent de la Queeb Tax. Le Globe and Mail faisait état d’une Française installée depuis longtemps aux États-Unis qui, partout dans le Vermont, avait dû payer la taxe de 18%

Est-ce que ce n’est pas une forme de discrimination et n’y aurait-il pas un meilleur moyen de s’assurer que les serveurs reçoivent un pourboire qui en vaille la peine?

Effectivement, le fait d’imposer une taxe sur le simple fait de parler une autre langue sent la discrimination à plein nez surtout pour des canadiens francophones hors Québec qui y reconnaissent une mesure qui était monnaie courante il y a une vingtaine d’années.

Les restaurants de Burlington et peut-être même ceux du Vermont feraient mieux d’imposer la taxe à tous et d’indiquer clairement sur l’addition que le pourboire est compris. Il s’agit d’une pratique assez courante dans les secteurs plus touristiques, par exemple, les restos de Times Square à New York incluent généralement le pourboire sur l’addition afin d’éviter aux serveurs d’avoir à courir derrière les clients qui viennent d’un peu partout pour leur réclamer un meilleur pourboire.

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