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L’entrepreneuriat au féminin: «Il ne faut pas penser qu’on ne va pas être aimées»

Photo: Bianca Desjardins

Marie-France Côté-Nolet est cofondatrice de l’initiative Braincamp, des conférences sur deux jours, en pleine nature, qui ont comme objectif d’inspirer et de stimuler la créativité. Elle nous parle d’entrepreneuriat, de la place de la femme dans le monde du travail et de l’art de s’imposer dans un monde masculin.

C’était important d’avoir une cofondatrice femme?
On ne s’est pas choisies parce que nous sommes des femmes. Ça s’est fait de façon instinctive. On travaille bien ensemble et on se complète parfaitement. Je trouve que l’autonomisation (empowerment) féminin est très important.

«Je ne suis pas sûre que les événements réservés uniquement aux femmes soient la meilleure manière de rendre les femmes plus puissantes.» -Marie-France Côté-Nolet

C’est important de laisser la place aux femmes en en ayant parmi nos conférenciers. Le monde des affaires est un monde d’hommes, mais il est en train de devenir paritaire.

Quelles différences existe-il entre travailler avec des hommes et des femmes?
Je viens du marketing qui est un univers plutôt dominé par les femmes. Maintenant que je suis davantage dans l’univers techno, je côtoie autant de femmes que d’hommes. C’est très différent de travailler avec des femmes ou avec des hommes. Selon les situations, je préfère travailler avec l’un ou l’autre. Je trouve que nous les femmes, on a tendance à mieux faire les choses, à y donner plus d’importance. Les équipes qui respectent la parité sont les meilleures.

Ta carrière aurait-elle été différente si tu avais été un homme?
Certainement, mais je ne sais pas si elle aurait été plus facile ou plus difficile. On a des défis différents en tant que femmes qui ont ses avantages et ses désavantages. Sans généraliser, les femmes ont tendance à se mettre des limites elles-mêmes. On a plus de barrières psychologiques à passer pour entrer en affaires, plus de difficulté à prendre notre place dans les négociations. On veut plaire aux gens, on a peur de ne pas se faire aimer. Lorsque je dis «on», je parle de ma personne, mais c’est quand même quelque chose que j’ai constaté auprès de plusieurs femmes que j’ai côtoyées dans le monde des affaires. Je fais abstraction de ma cofondatrice Emilie qui fait preuve d’énormément de force à tous les niveaux.

«On a plus de difficultés à s’affirmer. On voit nos défauts plus facilement, comme des faiblesses nous empêchant d’avancer, par rapport aux hommes. Nous nous mettons des barrières en affaires.» -Marie-France Côté Nolet

On peut paraître moins crédible, mais ça peut également nous ouvrir des portes, surtout dans le monde de la technologie. On ressort du lot en y apportant un vent nouveau, une nouvelle vision. Cette entrevue, par exemple, si votre blogue n’était pas sur les femmes, vous auriez probablement été chercher un expert homme, car il aurait eu plus d’expérience que moi.

J’ai constaté que les femmes avaient des salaires moins élevés que les hommes et c’est principalement parce que les femmes demandent des salaires moins élevés que les hommes. J’ai également déjà vu des hommes obtenir des avancements plus rapidement que des femmes.

Un conseil pour les femmes souhaitant se lancer en affaires?
Ne pas avoir peur de le faire! Se concentrer sur leurs forces au lieu de leurs défauts ou sur les compétences manquantes, se concentrer sur tout ce qu’elles ont pour y arriver et juste le faire! Je pense que c’est quelque chose que les hommes ont plus de facilité à faire: oublier leurs défauts. Les femmes devraient d’abord voir tous leurs accomplissements et ne pas penser que ça va déranger quelqu’un, qu’on ne va pas être aimées et qu’on va être jugées, etc. Elles peuvent le faire!

Braincamp numérique
Du 11 au 13 novembre

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