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La formule (presque!) magique pour ne pas faire faillite en affaires

Photo: Collaboration spéciale HEC Montréal

Une fois n’est pas coutume pour URelles: je me suis entretenue avec deux personnes sur un super concept, mais l’une d’entre elles est… un homme! Émilie Nollet et Olivier Demers-Dubé ont «inventé» le dating professionnel. Ça n’a rien de romantique, mais ça peut vous éviter de très gros problèmes dans le futur. C’est comme lorsqu’on se cherche un(e) amoureux(se), mais c’est strictement professionnel. C’est tellement évident que je me demande pourquoi personne n’y a pensé avant! Rencontre.

Émilie et Olivier sont donc les cofondateurs de l’entreprise à vocation sociale, Écosystèmes Alimentaires Urbains (ÉAU) qui développe des fermes aquaponiques verticales. On y produit des légumes, des fruits et du poisson dans un univers contrôlé. Vous vous souvenez sans doute de la démonstration publique réalisée en 2016 à la Place Shamrock.

Les cofondateurs se sont rencontrés y a trois ans, mais ont fondé ÉAU il y a 18 mois. Ils ont judicieusement pris leur temps d’aller boire des cafés, plusieurs fois par semaine, afin de faire connaissance. À chaque fois, ils arrivaient avec une nouvelle liste de questions. Le genre de questions qu’ils se posaient? Les mêmes que vous poseriez à une date:

«Quelle est ta relation avec ton père et ta mère? Tu ressembles à quoi à ton pire moment? Et à ton meilleur? Comment je fais pour savoir si tu es de bonne ou mauvaise humeur?» Le genre de questions qu’on se pose au cours d’une rencontre professionnelle quoi!

Nul doute qu’Émilie et Olivier ont gagné du temps à travailler sur leur couple professionnel en amont. Là où la plupart des cofondateurs se déchirent et finissent par jeter l’éponge – comprendre, mettre la clé sous la porte pour cause de chicane – eux ne se sont même pas chicanés une seule fois en trois ans! «Certes, il y a eu des moments de tension, mais ils ont été désamorcés rapidement», raconte Émilie. Les deux cofondateurs n’ont que de bons mots l’un pour l’autre. Ils sont conscients de leurs forces et de leurs faiblesses respectives et parce qu’ils se sont longuement «fréquentés», ils savent comment agir l’un avec l’autre.

Pendant l’entrevue, ils se mettent à chercher dans leurs cellulaires le message qu’ils s’étaient envoyés pour officialiser leur relation. «Olivier m’a envoyé un « Bonne fête des mères » le jour où on a décidé de se lancer en affaires car c’était également le jour de la … fête des mères! Je n’ai même pas d’enfant! ÉAU est notre enfant! On manque de sommeil, on se fait du souci, on sait qu’on va devoir le laisser voler de ses propres ailes.»

«Être cofondateurs, c’est comme être en relation amoureuse, sauf que c’est professionnel. Il faut faire tout autant attention à l’autre.» –Émilie Nollet, cofondatrice de ÉAU

La responsabilité sociale des cofondateurs ne s’arrête ni à la vocation d’ÉAU ni au respect qu’ils se portent mutuellement. Il en va de même pour leurs employés. «Nous faisons croître l’équipe en les voyant comme des êtres humains et non des ressources humaines», décrit Émilie Nollet. «On a beau être les parents d’ÉAU, on n’est pas ceux des employés.» «Je suis mal à l’aise à les appeler « employés », explique Olivier. Ce sont des travailleurs très qualifiés qui ont choisi de rejoindre ÉAU pour la vision, la mission sociale, malgré le fait qu’ils auraient pu avoir de meilleures conditions salariales ailleurs.»

Il est recommandé d’être au moins deux cofondateurs lorsqu’on démarre une entreprise, car celles qui ont un fondateur unique ont plus de chance d’échouer. ÉAU n’a pas seulement deux fondateurs, ils ont la parité. Est-ce la formule gagnante? «C’est moins une question de genre que de personnalité», commence Émilie. Olivier continue, «la parité est importante pour nous, afin de générer de l’émancipation féminine (empowerment).  J’espère qu’aucune femme ne pense qu’elle a besoin de devenir un homme afin d’être meilleure entrepreneure.»

L’entreprise ÉAU faisait partie des 25 finalistes du concours Entrepreneurs émergents, de la Fondation Bronfman ce qui leur a permis de se rendre à C2MTL pour l’édition 2017.

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