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Mise à l’essai de Gears of War 4

Les attentes sont élevées pour Gears of War 4. Tant pour les amateurs invétérés de la série que pour Microsoft, qui considère le jeu comme étant sa plus grosse exclusivité cette année. Bonne nouvelle, Gears of War 4 ramène suffisamment d’éléments du passé et propose juste assez de nouveautés pour offrir une expérience digne de la franchise, sans pour autant donner l’impression de tourner en rond. Un titre avec plus de forces que de faiblesses, à condition d’aimer les jeux de gros bras du genre.

Histoire de famille
groupe

Gears of War 4 est le premier jeu de la franchise sur une console de nouvelle génération, il était donc approprié pour The Coalition, le studio qui a repris la série des mains d’Epic Games, de raconter une histoire à travers les yeux d’une nouvelle génération de personnages également.

Après avoir sauvé la planète de l’invasion Locust, Marcus Fénix est à la retraite, et on incarne plutôt son fils JD qui, accompagné de ses amis Kait et Del, doit retrouver la mère de Kait, enlevée par un nouvel ennemi.

Après une histoire de fin du monde dans Gears of War 3, Gears of War 4 livre donc un récit plus personnel et familial. Malgré cette envergure plus limitée, The Coalition parvient à mettre en scène les défis de cette nouvelle génération, avec les tempêtes qui couvrent désormais la planète, le gouvernement du COG qui abuse de son pouvoir et, on le découvre au fil de l’aventure, une nouvelle menace Locust.

Raconter une histoire personnelle tout en faisant avancer l’histoire de l’univers et en nous permettant d’y prendre part est quelque chose de difficile à accomplir dans les jeux vidéo, et Gears of War 4 relève le défi avec brio. Il est aussi facile de suivre l’histoire, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas dans les jeux de Science-Fiction qui sont souvent beaucoup trop lourds.

J’ai aussi apprécié que plusieurs éléments narratifs soient livrés dans les discussions entre les personnages pendant que le jeu avance, une mécanique qui m’a rappelé les jeux du studio Naughty Dog. Il faut aussi dire que le ton de JD Fénix rappelle beaucoup celui de Nathan Drake. Malheureusement, l’humour est toutefois généralement déplacé et n’atteint surtout jamais la cible.

Si The Coalition a clairement bien fait ses devoirs par rapport à comment il faut raconter une histoire dans une suite du genre, et quelle devrait être cette histoire, l’exécution n’est pas non plus parfaite. Les dialogues sont souvent inintéressants, certains personnages auraient pu être plus développés et le tout sonne trop souvent faux. C’est dommage.

Au moins, Gears of War 4 place la table dans un univers qui m’apparaît plus intéressant que celui de la première trilogie, ce qui pourrait être de bon augure pour les prochains volets.

vent

Voilà pour l’histoire. Point de vue action, la campagne connaît des hauts et des bas. J’ai beaucoup apprécié ses premiers instants, qui mettent l’univers en place efficacement avec un bon dosage entre le combat et l’histoire (découvrir que le COG fait de l’eugénisme pour repeupler Sera en nous faisant passer par un hôpital est une façon archi efficace de raconter quelque chose dans un jeu d’action. Une technique qui ne sera malheureusement pas trop réutilisée par la suite).

La situation dégénère toutefois rapidement dans la première moitié du jeu. Le bon dosage se transforme rapidement en une succession de vagues d’ennemis, des robots qui ne cessent d’être catapultés du ciel d’un terrain à l’autre au point d’en devenir risible.

Ces robots sont ensuite remplacés par des vagues d’un nouvel ennemi, guère plus intéressant. À son plus bas, Gears of War 4 incarne l’archétype des jeux vidéo. Des gros bras qui se tirent dessus sans se poser de questions, des explosions, des ennemis, du bruit, d’autres ennemis, de la testostérone, plus d’ennemis. Si je n’avais pas eu à écrire cette critique, j’aurais peut-être abandonné à cet endroit.

Heureusement, la situation s’améliore à la fin. La relative finesse du début ne revient jamais, mais des ennemis plus coriaces, des cartes bien conçues et des monstres de fin de niveau augmentent la qualité du jeu et permettent une variété qui nous tient un peu plus en haleine.

Même si Gears of War 4 n’est dans l’ensemble qu’une succession de combats, il est bon de noter que certains passages sont complètement différents, en intégrant notamment des éléments du mode en ligne Horde, où le joueur doit placer des défenses sur la carte et affronter des vagues d’ennemis par la suite. Un changement de tempo qui fait du bien dans le jeu, et qui est plutôt réussi, surtout pour ceux qui complètent l’aventure en mode coopératif.

Visuellement, le jeu est superbe, mais les lieux visités ne permettent toutefois que très rarement d’apprécier la qualité graphique que Gears of War 4 est capable d’atteindre.

Un système de combat avec son propre ADN
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L’ADN de Gears of War se fait sentir partout dans le jeu, avec son esthétisme caractéristique (incluant le sang omniprésent dans les combats), son ton et ses escadrons. Rien ne rappelle toutefois autant Gears of War que sa vue à la troisième personne et son système de combat où les personnages doivent se cacher derrière des éléments du jeu s’ils veulent se protéger et atteindre leurs ennemis.

Les personnages sont aussi lents et ils n’avancent qu’en deux dimensions, un anachronisme en 2016, alors que les jeux de tir sont de plus en plus rapides et où les personnages volent et sautent sans arrêts.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, force est de reconnaître que plusieurs de ces éléments fonctionnent. Se protéger permet aussi de ralentir le jeu et d’intégrer un peu de stratégie aux combats, et le système pour recharger ses armes est une véritable réussite.

Ce système, où il faut activer la recharge et la confirmer à un moment précis par la suite pour pouvoir faire une recharge rapide, est non seulement réaliste (dans la mesure où recharger une arme pendant un combat devrait être problématique), mais l’intégration d’un son différent lorsqu’un chargeur arrive à la fin et la vitesse unique à laquelle chaque arme doit être rechargée fait qu’un joueur aguerri peut être de plus en plus efficace pendant les combats.

Bref, une mécanique simple à comprendre et à effectuer, mais qui permet aussi de s’améliorer avec le temps et d’avoir un effet positif sur ses performances. Voilà ce que j’appelle un design efficace.

Pour le reste, notons que les mouvements des joueurs sont encore assez lents, et que l’intelligence artificielle est dans l’ensemble correcte. J’ai toutefois trouvé le niveau de jeu normal un peu trop facile à mon goût, surtout que nos confrères viennent toujours nous guérir lorsque l’on tombe au combat.

Personnellement, le système de combat de Gears of War 4 n’est pas vraiment dans mes cordes (j’ai pleinement adopté la rapidité des jeux de tir modernes comme Overwwatch et Call of Duty), mais les amateurs de la série vont encore une fois l’apprécier.

De bons modes en ligne
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Je n’ai pas eu suffisamment de temps pour bien apprécier les modes en ligne de Gears of War 4, surtout que les serveurs sont plutôt déserts considérant que le jeu n’est pas encore sorti, mais ceux-ci s’annoncent prometteur, avec beaucoup de choix. Des modes rapides comme Dodgeball qui permettent de s’affronter à 5 contre 5, mais aussi des modes plus longs et plus complexes, qui prennent pratiquement 45 minutes de jeu. Les cartes sont généralement simples et symétriques, et donnent l’impression d’arènes conçues avec précision.

Notons que si un joueur quitte, ou s’il manquait de joueur au moment de créer une équipe, ceux-ci sont remplacés par des intelligences artificielles assez coriaces.

Je n’ai personnellement jamais accroché au mode en ligne de Gears of War, qui donne trop d’importance au fusil à pompe à mon goût, mais il s’agit d’un mode apprécié des joueurs qui y accumulent souvent des centaines d’heures. Gears of War 4 ne fera pas exception.

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Le mode coopératif Horde 3.0 devrait aussi avoir ses amateurs, alors que les joueurs doivent placer des éléments pour se défendre sur le terrain et affronter des vagues d’ennemis successives. Attention d’avoir suffisamment de temps devant vous pour y jouer, par contre, car les parties durent en moyenne 45 minutes.

Pour ceux qui aiment jouer à plusieurs à la maison, Gears of War 4 offre aussi la possibilité de jouer à deux en mode « splitscreen ». J’ai d’ailleurs eu la chance de compléter une bonne partie de l’histoire en mode coopératif de cette façon. Visuellement, le jeu semblait aussi beau que seul, et les tableaux difficiles étaient beaucoup plus amusants à deux qu’en solitaire.

De moins en moins de jeux offrent des modes du genre, et c’est dommage, surtout quand on voit ce qu’il est possible de faire avec Gears of War 4.

Sur Xbox One ET Windows 10

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Gears of War 4 est l’un des premiers jeux compatibles dès son lancement avec la fonctionnalité Play Anywhere de Microsoft. Lorsqu’on l’achète en version numérique, il est ainsi possible d’y jouer autant sur sa Xbox One que sur un ordinateur Windows.

Je n’ai pas essayé le mode PC suffisamment pour évaluer s’il est à la hauteur, mais le peu que j’y ai joué m’a semblé correct, et tous les éléments du jeu console sont présents sur PC (incluant la possibilité d’y jouer à deux).

Nos données sont aussi synchronisées automatiquement entre les deux plateformes, il est donc possible de débuter sa partie sur sa Xbox pour la terminer sur son ordinateur, et vice-versa.

Gears of War 4 sera lancé le 11 octobre prochain.

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