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La voix à l’honneur au CES

Photo: Maxime Johnson

Après une décennie de lutte entre Android et iOS, une nouvelle guerre d’écosystèmes se dessine dans l’industrie techno entre Alexa d’Amazon, l’Assistant Google
et Siri d’Apple.

La guerre des assistants vocaux bat son plein au salon de l’électronique Consumer Electronic Show (CES), qui se déroule cette semaine à Las Vegas. Les Siri, Assistant Google et Alexa de ce monde gagneront en polyvalence en 2018 et les plateformes sur lesquelles ces services seront offerts se multiplient à la vitesse grand V. Qui sera le prochain Android de la voix?

Offensive tous azimuts
 pour Google
Google est de retour en force au CES. Après plusieurs années d’absence, le géant de l’internet s’est doté d’un grand pavillon et a placardé Las Vegas de publicités pour son Assistant Google.

Au-delà des grandes dépenses en marketing, Google a aussi un portfolio impressionnant d’appareils à présenter au salon avec notamment des téléviseurs Hisense et LG, des systèmes d’infodivertissement pour voitures et des haut-parleurs connectés de JBL et de Bang & Olufsen.
Les consommateurs pourront donc dire: «OK Google, éteins les lumières du salon» sans forcément acheter une enceinte Google Home.

L’Assistant Google tire encore de l’arrière par rapport à Alexa d’Amazon en matière de fonctionnalités offertes et d’appareils compatibles, mais la présente offensive et le fonctionnement du service en plusieurs langues, y compris le français, devraient permettre à Google de gagner beaucoup de terrain cette année.

Amazon poursuit sur sa lancée
En 2017, Amazon avait été le grand gagnant du CES sans même se présenter au salon. On ne peut pas en dire autant cette année, mais l’entreprise américaine marque quand même des points grâce à son déploiement dans un plus grand nombre d’appareils.
Des ordinateurs d’Acer, d’ASUS et de HP seront notamment dotés d’Alexa, un coup dur pour Microsoft, dont l’assistant Cortana bat de plus en plus de l’aile. On pourra aussi parler à Alexa grâce à des électroménagers, des téléviseurs (également Hisense et LG), un miroir intelligent, un routeur wi-fi et des lampes. Rappelons qu’Alexa a été lancé au Canada en décembre, mais en anglais seulement pour l’instant.

Samsung fait cavalier seul
Alors que LG a choisi d’intégrer autant Alexa que l’Assistant Google dans ses téléviseurs, Samsung a plutôt opté cette année pour miser sur Bixby, son propre assistant personnel, qu’on trouve notamment dans ses derniers téléphones Galaxy.

Cette stratégie a ses avantages: combiné à la plateforme pour maisons connectées SmartThings, Bixby permet de contrôler ses divers gadgets tout en étant bien intégré aux appareils Samsung. Quelqu’un qui sonne à la porte peut ainsi être vu directement sur un téléviseur Samsung (à la condition de posséder une caméra compatible) et on peut lui ouvrir la porte avec sa voix.

Malheureusement, Bixby n’est offert qu’en anglais, en mandarin et en coréen, et même si SmartThings est une plateforme complète, l’assistant vocal lui-même n’a tout simplement pas la profondeur de ses principaux concurrents. Samsung ne veut pas être à la merci de Google comme dans le marché des téléphones Android, mais il lui faudra plus de partenaires qu’à l’heure actuelle pour s’imposer comme un joueur important dans cette lutte des assistants vocaux.

Présence indirecte pour Apple
Apple n’a aucun kiosque au CES, mais plusieurs de ses partenaires ont adopté la plateforme HomeKit, qui permet de contrôler des objets connectés avec l’assistant Siri. Du lot, on retient notamment Belkin et son système Wemo, GE et ses ampoules connectées C ainsi que le fabricant canadien Nanoleaf, qui a dévoilé une sorte de gros dé à 12 faces permettant de sélectionner des ambiances à la maison sans sortir son téléphone.

HomeKit est sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir. L’arrivée prochaine de l’enceinte HomePod devrait toutefois apporter de l’eau au moulin d’Apple. L’entreprise devra cependant en vendre beaucoup et rapidement si elle veut profiter de la vague qui entoure les assistants vocaux à l’heure actuelle.

En effet, une fois qu’un acheteur adopte une plateforme, que ce soit avec une enceinte Google Home ou un routeur doté d’Alexa, celui-ci risque fort de privilégier cette même technologie pour ses prochains achats par la suite. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Google et Amazon ont fortement réduit le prix de leurs enceintes connectées pendant le temps des Fêtes.

La guerre des assistants vocaux sera de longue durée, mais les dés pourraient bien être jetés dès cette année.

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