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Essai de l’iPad Pro (2018) en 5 questions

Photo: Maxime Johnson

Apple a lancé le mois dernier deux nouveaux iPad Pro, dotés de caractéristiques améliorées et surtout d’un tout nouveau design. Voici ma mise à l’essai (en cinq questions) de l’appareil, après un mois d’utilisation.

Qu’est-ce qu’il a de nouveau cet iPad?
La plus grande nouveauté de l’iPad Pro est son design, qui est désormais un peu plus plat (un peu comme l’iPhone 5 il y a quelques années). Le plus grand des deux modèles est toujours doté d’un écran de 12,9 pouces, mais l’écran du second passe pour sa part de 10,5 pouces à 11 pouces, grâce à un cadre qui a été aminci.

Ce nouveau format a quelques conséquences. Premièrement, le bouton d’accueil et le lecteur d’empreintes digitales Touch ID ont été remplacés par un capteur Face ID, comme sur les derniers iPhone. Ce capteur fonctionne bien et il est rapide, peu importe la luminosité, et il peut même nous reconnaître lorsqu’il est en mode paysage. Malheureusement, lorsque l’iPad est sur le côté, il nous arrive souvent de bloquer la caméra avec nos doigts (je ne m’y suis toujours pas habitué après plus d’un mois), mais une alerte nous avertit rapidement.

L’absence de bouton signifie aussi qu’on navigue dans l’interface avec des gestes, comme c’est déjà le cas avec un iPhone. Comme sur un téléphone, la technique est facile à apprendre, et on s’y habitue rapidement.

Son processeur A12X Bionic est également plus rapide. On le remarque dans les logiciels qui utilisent de l’intelligence artificielle, mais aussi dans certains jeux plus avancés. Peu de titres sont capables d’en tirer pleinement profit pour l’instant, mais on observe depuis quelques mois que de plus en plus de développeurs portent leurs jeux PC et pour consoles sur iOS. La puissance accrue de l’iPad Pro pourrait donc s’avérer utile avec le temps.

Comme c’est souvent le cas avec ce genre d’appareils, plus de puissance signifie aussi potentiellement une durée de vie accrue (si aucune autre composante ne lâche avant).

L’écran de l’iPad Pro a finalement aussi été amélioré. Ses couleurs sont notamment particulièrement riches, ce qui pourrait intéresser les professionnels en design, par exemple. Pour le grand public, l’amélioration est toutefois plus subtile.

Parmi les autres nouveautés de l’appareil, notons qu’il est désormais vendu avec de nouveaux accessoires et que son port Lightning a été remplacé par un port USB-C.

Un port USB-C, c’est une bonne chose?

Les nouveaux iPad Pro sont désormais dotés d’un port USB-C, et non d’un port Lightning comme c’était le cas depuis plusieurs années. Cela veut dire que les câbles que vous avez à la maison, et potentiellement certains accessoires, ne seront plus compatibles avec l’appareil. Malgré tout, il s’agit d’une bonne nouvelle, qui adapte la tablette d’Apple à une technologie moderne et répandue.

Vous pourrez ainsi recharger votre iPad avec votre câble de MacBook ou avec celui d’une foule d’autres produits, et vous pourrez le relier directement à certains appareils, comme des appareils photo reflex, sans passer par un adaptateur.

Le câble ne rend pas iOS compatible avec des choses comme une clé USB ou une souris, mais il s’agit néanmoins d’un grand pas en avant. Espérons que l’iPhone emboîtera éventuellement le pas.

Quoi penser du nouvel Apple Pencil?

L’Apple Pencil de seconde génération corrige les défauts de son prédécesseur et offre des améliorations dont on ignorait jusqu’ici la nécessité. Celui-ci n’est pas particulièrement supérieur technologiquement, mais il marque quand même quelques points.

Par exemple, l’Apple Pencil peut maintenant être rechargé en le «collant» magnétiquement sur l’iPad, et non en l’insérant dans le port Lightning, ce qui était loin d’être efficace. La recharge sans fil est rapide, et elle permet aussi d’associer le stylet avec la tablette.

Le format de l’Apple Pencil a aussi été changé, puisqu’il est maintenant doté d’une petite surface plate, qui rappelle un peu mieux la sensation d’un vrai crayon. Tenir le nouvel Apple Pencil équivaut à essayer une nouvelle paire de lunettes mieux adaptée à notre vue: on réalise instantanément que l’ancienne ne nous convenait pas vraiment.

Le nouvel Apple Pencil ne change pas la donne complètement, mais il est néanmoins supérieur en tous points à son prédécesseur. Malheureusement, il n’est toutefois pas possible d’utiliser un stylet de première génération avec un nouvel iPad Pro, ce qui risque d’en frustrer certains.

Peut-on s’en servir comme un ordinateur?

La campagne marketing d’Apple autour de l’iPad Pro vante principalement la possibilité de transformer l’appareil en véritable ordinateur portatif, grâce aux fonctionnalités multitâches d’iOS 12, à la puissance du processeur de l’iPad et au nouveau clavier QWERTY Folio. Mais qu’en est-il vraiment?

S’il est vrai que chacun de ces éléments permet à l’iPad de se comparer avantageusement à un PC, force est aussi de constater qu’iOS n’est pas encore prêt à répondre à tous les besoins des utilisateurs à la recherche d’une grande productivité.

Quelques mots tout d’abord sur le clavier. Celui-ci a été revu pour protéger pour une première fois les deux faces de l’iPad Pro. Considérant le prix de la tablette, il s’agit d’une excellente nouvelle. Celui-ci offre un mécanisme similaire aux claviers qui équipent désormais les ordinateurs MacBook. Si je ne suis pas son plus grand amateur dans un ordinateur, le mécanisme convient toutefois tout à fait à un étui du genre. Écrire y est aussi agréable qu’avec les autres bons claviers pour tablettes, comme celui de la Surface Pro 6.

Pour la puissance, Apple a aussi raison de vanter sa puce A12X Bionic. La tablette est fluide dans toutes les conditions, et il est possible d’effectuer facilement des tâches lourdes, dans les logiciels de traitement vidéo, par exemple.

L’arrivée l’année prochaine de la version complète de Photoshop pour l’iPad devrait aussi contribuer à augmenter la polyvalence de l’appareil. Malheureusement, pour le montage vidéo, les logiciels n’ont toujours pas l’efficacité et la puissance de ceux pour ordinateurs. Dommage.

Dans l’ensemble, les principaux problèmes d’utiliser l’iPad Pro comme un ordinateur sont toutefois plutôt dans les processus. Je devais par exemple dans une réunion avoir un fichier PDF ouvert dans une fenêtre, et un document Word dans une autre. Tous les fichiers m’avaient été envoyés dans un format ZIP.

Une opération qui aurait été archi simple sur un ordinateur s’est avérée complexe et lourde sur l’iPad. iOS n’est tout simplement pas adapté pour des tâches du genre.

Peut-on utiliser l’iPad comme un ordinateur? Oui, mais pas dans toutes les conditions. En gros, j’ai surtout l’impression que ceux qui pourront utiliser l’iPad comme un ordinateur sont ceux qui n’ont pas vraiment besoin d’un ordinateur, tout simplement.

Dans les cas où l’appareil convient, celui-ci touche toutefois parfaitement la cible, avec son petit format, son écran superbe, sa bonne puissance et sa grande autonomie de 10 heures.

Quel modèle choisir?

L’iPad Pro est offert en deux formats, 11 pouces (à partir de 999$) et 12,9 pouces (à partir de 1249$). J’ai essayé principalement ici le modèle de 12,9 pouces, mais j’ai aussi eu l’occasion d’essayer le plus petit modèle.

J’ai personnellement préféré le plus petit, qui est plus facile à manier. Pour un usage plus typique d’une tablette, il s’agit de la meilleure option. Quand l’iPad est posé sur une table pour être utilisé avec l’Apple Pencil, ou quand il est dans l’étui Folio pour écrire, la chose est différente, et l’écran plus grand peut souvent être considéré comme un avantage.

Comme c’est souvent le cas, c’est donc l’usage qui devrait dicter le format à préconiser.

Notons que j’ai découvert un autre avantage inattendu du grand format: Facetime. Placer la tablette en mode portrait sur une table (grâce à l’étui Folio) permet d’avoir une discussion avec quelqu’un et de voir son visage en taille réelle, comme dans un système de téléprésence professionnel. Je ne débourserais pas 250$ pour cette seule fonctionnalité, mais il s’agit tout de même d’un petit avantage apprécié lors de nos discussions familiales hebdomadaires.

Pour la plupart des gens, notons toutefois que l’iPad habituel, qui est toujours en vente à 429$, pourrait aussi être à considérer. Celui-ci est doté d’un processeur deux générations en retard, et son design commence à dater, mais en tenant compte de la différence de prix, il s’agit probablement de l’option à privilégier pour la très grande majorité des utilisateurs, à moins que vous ayez des besoins précis.

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