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Destiny: pour le meilleur et pour le pire

Le studio Bungie a lancé la semaine dernière Destiny, un projet monstre de 500 millions $, qui dépasse depuis son lancement tous les records de vente pour une nouvelle franchise. Le jeu a toutefois reçu un accueil mitigé de la presse spécialisée des joueurs, non pas sans raison. Car pour toutes ses forces et ses promesses, Destiny est aussi affligé de faiblesses majeures. Mise à l’essai.

Destiny mélange les genres. Il s’agit d’un jeu de tir à la première personne, qui rappelle Halo, l’autre mégasuccès de Bungie, mais aussi d’un jeu de rôle, un peu à la World of Warcraft, avec ses items rares et légendaires à amasser, son personnage à personnaliser et à faire évoluer, son terrain neutre pour rencontrer d’autres joueurs et faire ses achats, etc.

Ce jeu de science-fiction offre une histoire principale d’une dizaine d’heures, mais aussi son lot de missions secondaires pour améliorer son personnage, des niveaux (très) coriaces à réaliser en groupe en mode coopératif et des cartes multijoueurs traditionnelles, pour s’affronter les uns les autres.

Une histoire à oublier
La plus grande faiblesse de Destiny est probablement son histoire, où l’humanité est en guerre avec des races d’extraterrestres, et où le joueur, aidé par un petit robot incarné par l’excellent Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans Games of Throne), doit accomplir une série de missions, pour une raison que l’on ne saisit pas toujours.

L’histoire est confuse, inintéressante et fade. On apprécie les pointes d’humour du personnage de Peter Dinklage, mais dans son ensemble, rares sont les histoires aussi faibles pour un jeu vidéo moderne d’une telle importance.

Non seulement l’histoire est moche, mais les missions sont aussi très redondantes. Généralement, on débarque tout d’abord sur une planète, où l’on doit se rendre aisément à un point A (pour une raison qui ne nous intéresse pas). Le personnage de Peter Dinklage découvre ensuite quelque chose et nous demande de nous rendre au point B (un trajet un peu plus difficile cette fois). Celui-ci doit alors effectuer une tâche quelconque pendant laquelle il faut repousser plusieurs vagues d’ennemis.

Et après? On recommence.

Mécaniques parfaites
Dans les jeux vidéo, une histoire de qualité n’est toutefois pas toujours essentielle pour faire un bon jeu.

Tous les Mario offrent une histoire excessivement simple (où un plombier et son frère doivent généralement sauver une princesse), Duke Nukem voulait se venger d’extraterrestres venus sur terre pour voler les femmes dans Duke Nukem 3D et plus récemment, l’excellent Titanfall offrait un univers riche et intéressant, mais une histoire minimale.

Destiny devra vraisemblablement être ajouté à cette liste. Car même si on se fout un peu des Fallen, des Guardians, des Vex et des Cabal, le jeu de Bungie demeure franchement amusant, avec des contrôles efficaces et des mécaniques bien pensées.

Le jeu est bien fait, on sait toujours où aller et quoi faire par la suite, et les mécaniques de combat sont peaufinées à souhait.

Bref, en plein combat, on s’amuse et on ne se préoccupe plus du fait que l’on ne sait pas trop pourquoi on se bat exactement. Et même si les missions sont redondantes, les modes coopératifs et multijoueurs, eux, compensent en partie pour cette faiblesse (notons que les modes coopératifs sont accessibles à partir d’un certain niveau seulement).

L’aspect jeu de rôle est pour sa part simple, probablement moins bien réussi que l’aspect jeu de tir à la première personne, mais l’ensemble des deux offre une bonne expérience de jeu, où l’on a envie d’exécuter des missions supplémentaires pour obtenir des objets et affronter les autres en mode multijoueur par la suite.

Le petit jeu qui voulait être grand
Une autre faiblesse de Destiny est probablement sa taille, plus petite que ce à quoi les joueurs s’attendaient.

On peut y parcourir une poignée de planètes seulement, et plusieurs missions se déroulent au même endroit, ce qui ajoute à l’impression de redondance des missions.

Ici, il y a toutefois de la lumière au bout du tunnel.

Bungie a conçu Destiny pour être un jeu qui évolue, avec de nouvelles missions, de nouveaux lieux et de nouveaux modes qui seront ajoutés au fil des ans.

Si plusieurs des ajouts promis seront gratuits, d’autres seront toutefois payants. Malheureusement, on ignore pendant combien de temps les joueurs pourront profiter de cette évolution sans devoir acheter mille et une expansions supplémentaires.

Un mode multijoueur efficace
En attendant, les joueurs peuvent aussi s’entretuer dans le volet multijoueur du jeu, l’un des aspects les plus réussis de Destiny.

Les cartes offertes sont variées (certaines grandes avec des véhicules, d’autres dans des endroits fermés), le jeu est bien balancé et les modes offerts sont encore limités, mais amusants. Ici aussi, Bungie devrait aussi enrichir l’expérience avec le temps, en y ajoutant de nouveaux modes et de nouvelles cartes.

Victime d’attentes élevées
Destiny est somme toute un excellent jeu, amusant à jouer, avec toutefois quelques défauts majeurs.

Des défauts que la plupart des amateurs du genre pardonneront – surtout avec le temps, à mesure que Bungie enrichira son univers -, mais qui pourrait peut-être empêcher Destiny d’atteindre le statut auquel il était promis. C’est à voir.

Destiny est offert dès maintenant sur les consoles PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One.

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