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L’industrie de la musique en 2015: les tendances canadiennes

Photo: Maxime Johnson

L’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) a publié hier l’édition 2015 de son rapport annuel, dans lequel l’organisme international dévoile que pour la première fois de l’histoire, l’industrie de la musique a tiré une plus grande partie de ses revenus en 2014 des sources numériques que des supports physiques. Qu’en est-il au Canada? Voici certaines données canadiennes intéressantes de l’étude, avec leur mise en perspective par rapport aux données mondiales.

Au Canada, les revenus numériques dominent
Les revenus numériques et physiques sont pratiquement nez à nez dans le monde, avec 46% des parts des revenus dans les deux cas. Les 8% restant proviennent des performances et des droits de «synchronisation» (dans les films, les publicités et autres).

Le portrait n’est toutefois pas exactement le même au Canada. Ici, les ventes physiques représentent 38% des revenus, tandis que les ventes numériques représentent 53% des ventes. Les autres revenus sont aussi à 8% de l’enveloppe totale, comme ailleurs dans le monde.

Notons que les ventes physiques sont toujours populaires dans certains pays, comme en France, où elles comptent pour 57% des ventes, en Allemagne, où elles comptent pour 70% des ventes et au Japon, où elles comptent pour 78% des ventes. Dans tous les cas, la majorité des revenus physiques sont tirés des ventes de CD.

Le recul de l’industrie de la musique est plus important au Canada qu’en moyenne dans le monde
Les revenus globaux de l’industrie de la musique sont en très légère baisse de 0,4% dans le monde, à 14,97 milliards $. Là-dessus, notons que les revenus numériques ont toutefois augmenté de 6,9% par rapport à 2013, passant à 6,85 milliard $ US.

Au Canada, la baisse est plus marquée, puisque les revenus totaux ont diminué de 11,3%, passant à 343 millions $ US en 2014. Là-dessus, les revenus physiques sont en baisse de 20,8% à 131 millions $, les revenus numériques en baisse de 3,9% à 182 millions et les revenus de synchronisation sont en baisse de 20,3% à 7 millions $. Seuls les revenus pour les performances ont augmenté de 1,1%, à 21 millions$.

La musique par abonnement: peu populaire au Canada

sources

Il ressort de l’étude de l’IFPI que les services de musique par abonnement comme Rdio et Spotify ont explosé dans le monde en 2014. Le nombre d’abonnés de ces services a augmenté de 39% pour atteindre 41 millions de personnes, et ceux-ci seraient responsables de 31% de tous les revenus numériques dans le monde (alors que les téléchargements comptent pour 52% des revenus).

Cette proportion varie toutefois beaucoup d’un pays à l’autre.

En Suède, où Spotify a été fondé, 92% des revenus numériques proviennent ainsi des services par abonnement, contre 5% seulement pour les revenus provenant des téléchargements.

Le Canada est pour sa part à l’autre bout du spectre, avec 83% des revenus numériques provenant des téléchargements, et seulement 8% provenant des services par abonnement.

Il faut toutefois soulever que Spotify, le joueur le plus important dans le monde, n’est arrivé que tard en 2014 au Canada. Plusieurs autres services existaient toutefois déjà, comme Rdio, Google Play Music et Zik.ca au Québec.

Notons que dans le monde, la majorité des utilisateurs des services par abonnement profitent de forfaits gratuits financés par la publicité, mais que la grande majorité des revenus sont tirés des services payants.

Le Canada précurseur de la mode des disques vinyles
Les ventes de disques vinyles explosent dans le monde, avec une augmentation de 54,7% en 2014, mais ceux-ci demeurent un produit de niche, amassant 2% seulement des revenus globaux (ce qui est quand même pas mal).

Au Canada, la hausse est moins importante, mais quand même grande, à 31,6%, mais les ventes représentent un peu plus qu’ailleurs, soit 2,7% des revenus totaux, à 9,2 millions $.

Bref, les hipsters canadiens étaient des précurseurs.

Il est possible de consulter le IFPI Digital Music Report 2015 (PDF)directement ici. La plupart des données canadiennes m’ont toutefois été fournies par l’IFPI directement.

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