Soutenez

Salon de l’auto de Détroit: de fabricants de voitures à compagnies de mobilité

Photo: Maxime Johnson

C’est la tendance cette année chez les fabricants de voitures: ceux-ci ne veulent plus que concevoir et assembler des véhicules. Ils souhaitent faire partie d’un écosystème plus large, où le but n’est pas que de vendre des automobiles, mais de permettre aux gens de se déplacer. De fabricants de voitures à compagnies de mobilité: voici le futur de l’industrie automobile.

« Nous ne cesserons pas de vendre des voitures. Mais il y a toutes ces nouvelles façons de se déplacer qui émergent, et nous avons pris la décision stratégique de devenir un joueur important dans ce domaine », a confié le président de GM pour l’Amérique du Nord Alan Batey à un groupe de journaliste en marge du salon de l’automobile de Détroit plus tôt cette semaine.

GM n’est pas la seule entreprise à avoir tenu des propos similaires récemment. Ford et Mercedes, par exemple, explorent aussi depuis quelques temps d’autres avenues pour permettre aux gens de se déplacer, et Faraday Future a annoncé récemment son intention d’offrir ses voitures par abonnement.

GM a pour sa part montré son sérieux au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas en début d’année, en annonçant un investissement de 500 millions $ US dans Lyft, un concurrent à Uber, qui permet à n’importe quel chauffeur de se transformer en taxi le temps d’un déplacement.

« C’est un investissement à long terme » précise Alan Batey sur la participation de son entreprise dans Lyft. GM ne compte toutefois pas qu’être un partenaire silencieux dans la jeune compagnie, mais plutôt essayer de trouver des façons mutuellement bénéfiques de collaborer.

Pour celui-ci, les services du genre pourront éventuellement bénéficier des voitures autonomes, mais d’ici là, GM pourrait par exemple se servir de son parc automobile, comme les retours après locations, pour équiper les chauffeurs de Lyft.

L’entreprise a aussi lancé plusieurs projets pilotes au cours des derniers mois, surtout en zones urbaines. Un système d’autopartage a par exemple été implanté sur cinq campus scolaires à Toronto, un système de vélos électriques sera dévoilé cette année et l’entreprise a participé à un projet pilote avec Google pour permettre aux employés de l’entreprise de faire du covoiturage.

Une flotte de voitures a aussi été mise à la disposition des habitants d’une tour à condos de New York. « On s’est rendu compte que ces véhicules étaient surtout utilisés la fin de semaine. Mais parallèlement, on a des voitures chez les concessionnaires qui ne sont empruntées que la semaine. C’est ça la clé de la mobilité: trouver des façons pour que les véhicules soient utilisées le plus souvent possibles », explique Alan Batey.

Il y a après tout quelque chose d’un peu absurde dans le fait que la deuxième plus grande dépense des gens ne soit sur la route que 5% du temps (et que bien souvent, une seule place seulement soit occupée).

« La solution pour déplacer les gens dans les villes ne sera pas le modèle propriétaire/utilisateur actuel, croit Alan Batey. Ce n’est pas pour tout le monde, mais quelque chose se passe présentement, et on ne peut plus l’ignorer. »

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.