Véhicules électriques : les habitudes des conducteurs canadiens

L’arrivée de fonctionnalités intelligentes dans les voitures électriques donne un nouvel outil dans l’arsenal des fabricants de véhicules : celui d’avoir accès à une grande quantité de données par rapport à l’utilisation des automobiles. Voici quelques observations sur la conduite des propriétaires de véhicules Ford Focus Electric, Fusion Energi et C-Max Energi, dévoilées cette semaine à Montréal lors du 29e salon des véhicules électriques Electric Vehicules Symposium & Exhibition (EVS29).

Les Canadiens rechargent leur véhicule plus souvent

En comparant la fréquence de recharge des propriétaires de ses véhicules électriques ou hybrides au Canada, en Californie, en Nouvelle-Angleterre et dans l’ensemble des États-Unis, un constat s’impose : les Canadiens rechargent leur véhicule beaucoup plus souvent que leurs voisins du sud.

Cette recharge plus fréquente a notamment un effet positif sur la quantité de miles parcourus avec le moteur électrique des véhicules hybrides. « Le pourcentage des miles parcouru avec le moteur électrique est plus grand au Canada qu’ailleurs », confirme Daniel Boston, ingénieur à l’électrification et à l’infrastructure des véhicules électriques chez Ford.

Pour l’ingénieur, il existe une corrélation directe entre la fréquence de recharge et le prix de l’électricité par rapport au prix de l’essence, qui est beaucoup plus avantageux au Québec et en Ontario qu’aux États-Unis.

Bref, au lieu de recharger au besoin seulement, les Canadiens rechargent en général leur véhicule dès qu’ils le peuvent, puisqu’il est plus économique de recharger à l’électricité que d’utiliser son moteur à essence.

Notons que les véhicules hybrides mentionnés ici disposent d’une batterie qui peut être rechargée, et qui peut être utilisée complètement avant de recourir au moteur à essence, ce qui permet d’avoir une conduite 100% électrique pendant un certain nombre de kilomètres.

Les effets de l’hiver sur les véhicules hybrides et électriques au Canada

L’hiver semble avoir quelques effets sur les conducteurs canadiens, selon les données recueillies par Ford. Comme on aurait pu s’en douter, les conducteurs sortent ainsi moins souvent l’hiver que l’été. « Le transport de la maison au travail reste le même, mais les gens font moins de petites courses l’hiver », précise Daniel Boston.

Autre différence intéressante pour les propriétaires de véhicules hybrides, le pourcentage de kilomètres parcourus au Canada d’une façon électrique diminue d’environ 5% l’hiver, puisque l’autonomie de la batterie des véhicules diminue avec le froid. Cette baisse est toutefois faible, puisqu’il est possible de limiter les effets du froid en tempérant sa batterie avant de partir, pendant que le véhicule est branché.

Les propriétaires canadiens de Ford Focus Electric rechargent d’ailleurs beaucoup plus souvent leur véhicule l’hiver que l’été. Cette variation n’est pas observée chez les propriétaires de véhicules hybrides.

Les Canadiens rechargent plus avec des chargeurs de 240 volts qu’ailleurs

« Les Canadiens disposent d’une infrastructure robuste pour la recharge des véhicules », observe Daniel Boston. En partie grâce aux différents incitatifs offerts, les Canadiens rechargent beaucoup plus souvent leur véhicule avec des chargeurs de niveau 2 qu’aux États-Unis.

Ces chargeurs de 220 ou 240 volts permettent de recharger son véhicule plus rapidement. Tant les véhicules purement électriques que les véhicules hybrides au Canada profitent plus souvent de ces bornes qu’aux États-Unis.

La popularité de ces chargeurs est de bon augure, puisque « des études ont démontré qu’il y a un lien entre l’utilisation de ces chargeurs et le pourcentage de miles conduit en mode électrique », explique l’ingénieur de Ford.

La pertinence des véhicules électriques au Québec, en une diapositive

Le graphique le plus intéressant dévoilé par Ford au EVS29 est sans aucun doute celui-ci.

En analysant le prix relatif de l’électricité et de l’essence au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, on réalise rapidement que les véhicules électriques sont encore plus pertinents ici, ou l’électricité (hydro-électrique de surcroit) est relativement moins dispendieuse que l’essence.

Reste à voir si les gens sauront en profiter.