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Moderat @ Métropolis

Photo: Olaf Heine/collaboration spéciale
  • Dimanche 27 avril
    Moderat @ Métropolis

J’ai récemment vu une portion d’entrevue d’Oprah Winfrey avec Pharrell. Tu sais, le gars qui chante sur Get Lucky de Daft Punk. Le célèbre compositeur américain, membre de NERD et The Neptunes et artiste solo notoire. Elle lui présentait une vidéo montrant des gens de partout dans le monde chanter et danser sur la chanson Happy, le plus récent succès de l’artiste. Japon, Afrique du Sud, Brésil, Canada, Salvador, et ainsi de suite. La planète entière, tout sourire et oubliant ses problèmes l’instant d’une chanson. Devant autant de joie et de bonheur, les larmes ont commencé à ruisseler sur les joues de Pharrell, qui se retrouvait face à face avec sa nouvelle réalité. Celle d’un petit gars de Virginia Beach qui, à force de croire en ses rêves, a réussi à créer quelque chose qui transcende sa musique. Quelque chose qui fait danser et sourire les êtres humains, peu importe où ils se trouvent sur Terre. Une chanson qui unit des gens qui ne se sont jamais rencontrés. Des gens qui sont de cultures profondément différentes. Parce que c’est ça, au fond, la musique. Quand on se retrouve tous au Métropolis pour un spectacle de «peu importe», on est tous réunis avec des inconnus parce qu’on aime ce «peu importe». On danse, on se regarde, on se touche, on va peut-être même finir par se frencher et faire des enfants dans quelques années. Tout ça parce que, tous les deux, on tripait ben raide sur la musique de «peu importe». Tout ça parce que cette musique nous a réunis durant un bref moment.

Dans le même ordre d’idées, je me suis penché sur la techno de Berlin. Je suis loin d’être un expert ou de prétendre en connaître beaucoup plus que vous sur le sujet, mais les courants musicaux qui naissent et persistent dans un endroit précis, ça m’intrigue. Qu’est-ce qu’il se passe avec l’Allemagne et la techno? Depuis les années 1980, Berlin est la capitale de la musique électronique. Encore aujourd’hui, les artistes les plus respectés proviennent de la scène berlinoise. Même pour le reste de la planète, l’Allemagne constitue un rite de passage ou un sceau d’approbation pour tout artiste du genre.

Même si la techno est originaire de Detroit, c’est en Allemagne qu’elle a eu son plus grand impact. Les années 1980 ont vu l’ascension de la scène techno/rave/électro, qui a coïncidé avec la fin du régime communiste, marquée par la chute du mur de Berlin en novembre 1989. C’est donc en quelque sorte cette musique qui aura réuni l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Elle aura été un terrain neutre propice aux rencontres et aux rapports de tous genres. Ce n’est pas un hasard si la musique électro de l’Allemagne a un petit quelque chose de militaire, de propagandiste, voire de communiste. Je crois sincèrement que la musique électronique a joué un certain rôle dans la réconciliation de ces deux peuples. Pas étonnant qu’ils y soient encore attachés.

C’est un peu l’orientation musicale que je vois en Moderat. L’évolution de toute cette scène, de la chute du mur de Berlin à aujourd’hui. De la musique instrumentale qui flirte avec le drum n’ bass et le breakbeat et sur laquelle vient parfois se poser des paroles purement euro-dance commerciales. Le super groupe, formé de Modeselektor et Apparat, donne dans cette techno minimale planante qui s’écoute aussi bien en marchant dans la rue que sur une piste de danse. De la musique de voyage astral. Pas surprenant qu’ils soient reconnus pour leurs spectacles visuellement extravagants, qui mettent bien la table pour une aventure transcendantale unique. Près de 2000 personnes seront réunies au Métropolis dimanche. Ces 2 000 personnes danseront pendant 2 heures collées les unes contre les autres. Ces 2000 êtres humains ne se seraient probablement jamais rencontrés sans Moderat.

59, rue Sainte-Catherine Est

  • Samedi 26 avril
    The Knife @ Métropolis

Le duo suédois formé des frère et sœur Olof Dreijer et Karin Dreijer Andersson s’amène dans la métropole. Après quatre albums, The Knife est encore pertinent et repousse les limites de la pop toujours un peu plus loin. C’est définitivement l’un des groupes les plus intéressants à provenir des pays scandinaves. De la pop électro à la fois sombre et dansante. Du The Knife, ça me noue l’estomac comme lorsque j’écoute du Bjork. La voix de Karin Dreijer Andersson à ce petit quelque chose de troublant. En fait, on la connaît aussi en solo sous le nom de Fever Ray. Son album éponyme paru en 2009 a été acclamé par la critique et a obtenu un franc succès partout dans le monde. The Knife au Métropolis, voilà sans contredit l’un des spectacles à voir cette année.

Autre suggestion
Vendredi 25 avril. Apex Tour (Maya Jane Coles + James Holden) @ S.A.T.

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