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Sufjan Stevens @ Salle Wilfrid-Pelletier

Photo: collaboration spéciale
  • Jeudi 30 avril
    Sufjan Stevens @ Salle Wilfrid-Pelletier

Au tournant du millénaire, j’ai pogné une psychose. Pas d’histoire de schizophrénie ni rien de lié au bogue de l’an 2000, mais plutôt un fix maladif sur Elliott Smith. Je m’ouvrais à d’autres musiques que le rap, et l’album Legend de Bob Marley n’était peut-être pas la seule chose digne d’intérêt. Elliott Smith m’a épaulé dans mes premières peines d’amour et dans les moments introspectifs de cette période de ma vie. Ses chansons à la fois douces, réconfortantes et «je-veux-m’ouvrir-les-veines» pouvaient jouer sur repeat pendant des journées entières, au grand dam de mon colocataire. Miss Misery et Between the Bars tout particulièrement. Il m’en parle encore aujourd’hui. J’ai un faible pour les artistes qui se livrent corps et âme dans leurs textes et mélodies. Elliott Smith était un de ceux-là. Il s’est enlevé la vie en 2003.

Il y a quelques années, j’ai eu à nouveau besoin d’étendre ma peine sur des tounes qui donnent des émotions. Comme Elliott Smith était perdu dans un vieux disque dur, un ami m’a initié à Sufjan Stevens. Un auteur-compositeur-interprète de 39 ans né à Détroit, qui semble avoir pas mal de squelettes dans le placard. J’avais besoin d’une épaule sur laquelle pleurer, et c’est son album The Age of Adz qui m’a consolé. Je suis tombé sous le charme instantanément. Aujourd’hui, je ne suis toujours pas capable de réécouter I Walked et Vesuvius, deux chansons qui sont beaucoup trop associées à une certaine étape de ma vie.

Son septième album, Carrie & Lowell, paru le 31 mars dernier, est à la hauteur de mes attentes. Ayant grandi avec son père, Sufjan semble avoir eu une relation tendue avec sa mère. Celle-ci est morte en 2012 d’un cancer de l’estomac, et il n’a jamais réglé certaines choses avec elle, qui avait quitté le nid familial alors qu’il n’était qu’un jeune enfant. Le deuil de Stevens et sa tentative de faire la paix avec Carrie à travers Carrie & Lowell sont évidents. Un album aussi touchant que léger, comme seul Sufjan Stevens en a la recette.

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