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Earl Sweatshirt @ Club Soda

Photo: collaboration spéciale
  • Samedi 15 août
    Earl Sweatshirt @ Club Soda

L’époque Odd Future (OFWGKTA) me semble avoir eu lieu il y a des millions d’années. L’époque préhistorique moderne. C’était il y a cinq ans. L’internet allait exploser après la performance de Tyler, The Creator et Hodgy Beats à l’émission de Jimmy Fallon. Par la suite, le grand public allait rencontrer les deux comparses ainsi qu’Earl Sweatshirt, Domo Genesis, Frank Ocean et leur bande de jeunes écervelés. Des jeunes rappeurs de leur temps qui se traitent amicalement de tapettes pour un oui ou pour un non.

Déjà à cette époque, on sentait qu’Earl Sweatshirt allait sortir du lot. Son premier single solo, EARL, détonait du reste du collectif. Il y avait quelque chose dans son flow et sa façon de jouer avec les mots qui démontrait une connaissance et une maîtrise du rap hors du commun, surtout pour un jeune de 15 ans.

En mars dernier, Earl a fait paraître son deuxième album solo, I Don’t Like Shit, I Don’t Go Outside. Un album plus mature, plus accompli. Même s’il n’a que 21 ans, Earl a tout un bagage. Vivre son adolescence sous les projecteurs semble faire vieillir prématurément. On est rapidement obligé de prendre des décisions d’adulte et de faire face à des gens qui veulent profiter de notre position. Ça secoue. Ça brasse. Ça fait réfléchir.

On sent toute cette complexité, tous ces doutes et toutes ces réflexions en écoutant ce deuxième album. Un rap à la fois détaché et introspectif où Earl nous dévoile ses multiples aptitudes de rappeur sur des beats qui rappellent l’époque Def Jux d’Aesop Rock.

Earl a vieilli. Il semble moins amer face au succès et à la célébrité qu’il y a quelques années. Il n’est absolument plus dans l’ombre d’Odd Future, et c’est bien de le voir y prendre goût.

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