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Communauto déplore l’attitude de Montréal à propos des VLS

Le nouveau règlement sur les véhicules en libre-service (VLS) empêcherait le déploiement à Montréal de toute nouvelle auto à essence, ou hybride, ce que dénonce l’entreprise d’auto-partage Communauto.

Jeudi, à la suite de la réunion du comité exécutif, l’administration Coderre a ajouté quelques mots à son futur règlement sur les VLS en précisant que «tout nouveau véhicule en libre-service qui sera ajouté au parc des fournisseurs devra être nécessairement électrique».

Avant cet ajout, le projet de règlement prévoyait uniquement des quotas sur le nombre de véhicules électriques que devait contenir la flotte de VLS. Bref, Car2go ou Automobile pouvait élargir leur parc de véhicules dans la mesure où ils offraient suffisamment de véhicules électriques (15% d’ici fin 2016, 30% fin 2017 et 50% fin 2018).

Selon cette philosophie des quotas, l’entreprise montréalaise Communauto, qui gère le service AutoMobile, avait commandé 150 autos hybrides et 35 autos électriques pour étendre son offre actuelle (325 autos hybrides et 75 autos électriques).

Le nouveau règlement qui doit être adopté mardi interdirait tout nouvel ajout de véhicule qui serait à essence et hybride, et ce, même si l’entrée en vigueur des quotas de véhicules électriques est reportée d’une année.

«On est sous le choc», confie Marco Viviani, porte-parole de l’entreprise qui dénonce la «modification de dernière minute du règlement».

Même si M. Viviani a par la suite reçu l’assurance de la Ville que les 150 hybrides commandées recevraient une vignette universelle, il souligne néanmoins que ce règlement, s’il est adopté tel quel va à l’encontre de la volonté de la ville de favoriser l’autopartage dans un contexte où seuls les VLS électriques auraient la vignette universelle pour pouvoir se garer au centre-ville.

«La Ville nous empêche de développer notre parc automobile, d’élargir notre territoire et nous force à ajouter que des véhicules électriques alors que le réseau de bornes n’est pas encore suffisant tout en augmentant le prix des vignettes de 30%, ça n’est pas cohérent», dit-il. Le déploiement d’AutoMobile aux arrondissements de Saint-Laurent et d’Ahuntsic est donc sur la glace.

Pour l’autre grand joueur montréalais, Car2go, la situation est moins problématique. Le porte-parole Jérémi Lavoie a déclaré au quotidien Le Devoir que son entreprise avait attendu de lire la mouture finale du règlement avant de commander des véhicules électriques. Avec ce délai dans l’établissement des quotas, Car2go obtient donc un délai supplémentaire pour que sa flotte de 460 véhicules à essence devienne conforme aux exigences de la Ville.

M. Lavoie déplore néanmoins que «l’arrondissement Ville-Marie demeurera fermé aux VLS qui ne sont pas électriques. C’est un non-sens! Pour une implantation efficace, c’est très limitant», a-t-il déclaré au Devoir.

Interrogé par l’opposition officielle, l’élu responsable du dossier, Aref Salem a déclaré que la Ville voulait développer «un système 100% montréalais répondant à deux besoins: celui d’avoir des véhicules en libre-service 100% électriques et aussi d’inciter les gens à acheter des autos électriques et déployant un réseau de recharges sur rue partout à Montréal».

Mais pour François Limoges, élu de Projet Montréal, ce sera plutôt un «modèle de monstre de bureaucratie».  «On est en droit de se demander si en mettant autant de contraintes, l’administration Coderre ne cherche pas plutôt à faire échouer le concept par la bande», a-t-il ajouté.

Les irritants du règlement.

Jérémi Lavoie de Car2go note plusieurs articles posant problème.

-L’article 16 ne permet pas de remplacer un véhicule hybride ou à essence par autre chose qu’un véhicule électrique. «Ça peut poser problème si un véhicule est endommagé par exemple, ou s’il arrive en fin de vie».

-L’article 17. Le remplacement d’une vignette perdue ou endommagée est accordée au même montant que pour sa délivrance [soit entre 1000$ et 1300$]. «C’est absurde de devoir les repayer au plein prix quand on sait que plusieurs vignettes octroyées par la Ville on tendance à se détacher toutes seules», selon M. Lavoie qui croit néanmoins que les fonctionnaires de la Ville sauront se réajuster face à ces irritants.

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