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La farine de chêne: une découverte de la Mauricie

Photo: TC Media - Stéphanie Paradis
Stéphanie Paradis - L'Écho de Maskinongé / TC Media

Alexandre Guérin est un passionné de végétaux comestibles et d’écologie forestière. C’est ce qui l’a poussé à démarrer son entreprise Prendre Racine, principalement spécialisée dans la cueillette de produits forestiers comestibles de la Mauricie, qui existe maintenant depuis près de deux ans.

Alexandre Guérin affirme haut et fort le potentiel du Québec par sa grande diversité de produits forestiers comestibles, autant dans les produits indigènes que les cultures émergentes.

«Les produits québécois demandent beaucoup de travail, car ce sont des produits artisanaux, mais ce qui en résulte est d’une qualité exceptionnelle!, soutient M. Guérin. Je développe de nouveaux produits, je donne de la valeur à quelque chose qui n’en avait aucune avant».

Prendre Racine propose actuellement une quinzaine de produits différents, en plus des nouveautés que M. Guérin tente de développer. Cette année, ses efforts ont résulté la farine de noix de chêne, un produit en lequel son créateur croit beaucoup.

«La farine de chêne est parfaite pour les végétaliens ainsi que pour les gens qui souhaitent consommer une protéine locale bourrée de bons nutriments. C’est un produit dont je suis vraiment fier», explique le cueilleur.

En effet, la farine de noix de chêne, produite à partir de chênes à gros fruits, affiche un tableau de valeurs nutritionnelles intéressant. En plus d’être sans gluten et énergétique, elle est un apport intéressant en bons gras, en fibres, en vitamines et en minéraux, notamment en folates, en manganèse et en vitamine B6.

Selon M. Guérin, le consommateur peut aisément utiliser la farine de chênes en substituant 15 à 30% de la farine de n’importe quelle recette: crêpe, biscuit, muffin, pain, etc. La farine donnera un léger goût boisé ainsi que de beurre salé aux recettes.

Alexandre Guérin explique la richesse nutritionnelle des noix de chêne du Québec par le climat court qui concentre les nutriments et le goût.

En plus de la noix de chêne, le cueilleur se procure et transforme des noix de noyer cendré et des noix de noyer noir.

«Je tiens à dire que tout est cassé à la main! Les noix nordiques sont des noix à coquilles dures, elles sont très rigides, alors j’utilise un casse-noix manuel», explique M. Guérin. Il mentionne également qu’il fait partie du Club des producteurs de noix comestibles du Québec qui travaille actuellement sur la création d’un casse-noix mécanique.

Parmi les produits de Prendre Racine, il est aussi possible de se procurer plusieurs végétaux afin d’assaisonner différemment la cuisine quotidienne, comme avec  la pousse d’épinette avec sa saveur boréale et citronnée, le poivre d’aulne ainsi que l’agastache avec son goût d’estragon et d’anis.

Profession: cueilleur de noix
Pour en arriver à tous les produits qu’offre Prendre Racine, Alexandre Guérin doit sillonner la Mauricie et également la Montérégie afin de cueillir ces végétaux comestibles. Comment fonctionne ce métier?

Le cueilleur fonctionne par circuits, notamment chez des partenaires privés chez lesquels il s’est bâti un réseau.

«Ce réseau est composé de propriétés privées qui ont des produits intéressants sur leur terrain, alors je demande une collaboration au propriétaire en échange de certains produits, de conseils, etc. C’est comme ça que j’ai réussi à me bâtir un réseau à travers la Mauricie et le sud du Québec», explique le cueilleur.

La saison de la cueillette commence dès la mi-mai, tout dépendamment de la plante convoitée. Le calendrier de la cueillette commence avec des plantes comme la pousse de sapin. Pour le thé du Labrador, on peut cueillir la fleur en juin et la feuille les deux mois suivants. On retrouve aussi en juillet et en août l’achillée millefeuille et la verge d’or. On peut se rendre ainsi jusqu’à la fin du mois de septembre pour cueillir le thé des bois, à son meilleur après une première gelée.

D’autres plantes, comme la fleur de tilleul, nécessitent d’être là au bon moment, même la bonne journée, à la mi-juillet, afin de la cueillir. Alex Guérin doit également surveiller la feuille de framboisier, la pousse de sapin et la pousse d’épinette au printemps, ainsi que la fleur de sureau à l’été.

Aspect primordial pour l’entrepreneur, c’est que sa cueillette ne mette pas trop de pression sur les ressources naturellement présentes au Québec.

«Je dis que je fais une cueillette éthique, car je ne fais pas de cueillette à blanc. Je tente de laisser le moins d’impact possible sur l’environnement. Si chaque année je peux retourner cueillir aux mêmes endroits, c’est que je cueille de manière dispersée», précise M. Guérin.

En plus d’offrir le fruit de sa cueillette, Alexandre Guérin offre le service de consultant en aménagement comestible vivace en analysant le potentiel comestible des terrains résidentiels et commerciaux.

«Les végétaux, c’est beau, mais ça peut être utile en même temps. Ça rentre dans le développement durable et c’est un pas de plus vers l’autosuffisance. Je crois que c’est dans cette direction que nous devons nous diriger», mentionne le propriétaire de Prendre Racine.

Dans la même veine, M. Guérin souhaite développer sa pépinière de végétaux comestibles dans les prochaines années et est présentement à la recherche d’un terrain pour réaliser ce rêve qui lui tient à cœur. Il souhaite d’ailleurs se distinguer des autres pépinières en proposant des végétaux utiles.

Il est possible de se procurer les produits de Prendre Racine dans ses principaux points de vente en Mauricie, soit le Marché Notre-Dame et La Petite meunière à Trois-Rivières, au Marché public de Shawinigan,  Chez Méo à Saint-Élie-de-Caxton et chez La Bohémienne à Saint-Boniface.

Il sera également possible de se procurer les produits sur le tout nouveau site web de Prendre Racine, au www.prendreracine.ca, dont le lancement se fera ce jeudi 20 avril. Le site web comprendra également des informations complètes sur les produits ainsi que des façons pour les utiliser au quotidien.

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