À table

Julieta Cuisine Latine: le sud à portée de fourchette

Anicée Lejeune - Métro

25 janvier 2012 à 8h51 4 minutes de lecture

Il y a plus d’un mois, un nouveau lieu de réjouissances pour les papilles a vu le jour à Montréal. Le Julieta Cuisine Latine, comme son nom l’indique, propose un voyage au cœur des arômes sud-américains. Et par arômes sud-américains, on ne parle pas uniquement des mexicains, mais aussi des Colombiens, des péruviens et des vénézuéliens.

En arrivant dans le tout petit restaurant (moins de 30 places) de La Petite-Patrie, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. L’accueil est chaleureux et enthousiaste; en revanche, nous sommes les uniques clients. On nous installe au fond, proche de la cuisine et loin du froid.

La carte est courte, mais éclectique, et déjà le mariage des produits proposés met l’eau à la bouche. À chaque interrogation, on nous explique avec précision de quoi il s’agit. Pour nous mettre en contexte, on nous apporte un amuse-bouche : du fromage frais mexicain et de petites galettes de maïs. Un vrai régal! On voudrait même lécher la petite coupelle, tellement c’est délicieux. Notre choix est fait : ce sera un chupe peruano (une soupe aux crevettes) en entrée, suivie du lomo saltado (un onglet de bœuf).

La soupe aux crevettes est réconfortante et reflète ce qui est proposé dans ce restaurant : créativité et raffinement. Les notes de coriandre et de lime rafraîchissent le goût du lait de coco. Ni trop lourd ni écœurant, ce plat ouvre l’appétit et donne envie de poursuivre l’expérience. Notre convive a, probablement, pris l’entrée la plus exquise de la carte : le ceviche de saumon. Le poisson frais et coupé en fines tranches assaisonné d’oignons rouges, de tomates, de maïs, d’un filet de jus de lime et de lait fond dans la bouche. Un voyage pour les papilles.

Côté ambiance, on ne peut pas dire que ce soit encore l’invitation au dépaysement. La décoration est pauvre, pour ne pas dire inexistante, et la musique latine ne parvient pas à nous mettre dans l’ambiance du sud. On aurait eu envie d’une place plus chaleureuse.

Au moment de notre visite, le Julieta Cuisine Latine était en attente de sa licence pour devenir un «apportez votre vin». Nous avons donc dû nous rabattre sur la maigre carte des vins. Mais la suggestion de la maison était excellente. Un Masi Passo Doble, vin argentin à la robe rouge et plutôt intense. Un accord parfait avec les plats de viande.

L’onglet de bœuf arrive ensuite, tendre et savoureux. Il est accompagné de pommes de terre, de tomates, d’oignons et d’une sauce soya et amarillo (des piments péruviens) et on se délecte bouchée après bouchée de cette viande bien apprêtée. Notre acolyte gastronome a pour sa part choisi le magret de canard accompagné de champignons et d’une purée de panais le tout relevé de paprika. Le canard est onctueux, et la purée vient adoucir le plat. À noter : les mets sont un peu épicés, mais juste assez pour ne pas ôter la saveur des ingrédients.

Le dessert viendra calmer nos papilles échauffées. Le gâteau de citrouille et de patate douce surplombé d’un sorbet de lulo (fruit exotique au goût proche du citron et de l’ananas) enrobé d’un sirop d’ananas et parsemé de graines de citrouille est un mariage doux et original de saveurs acidulées et sucrées.

En ouvrant le Julieta Cuisine Latine, les deux propriétaires, Julieta Moros et Giselle Ruiz, souhaitaient faire découvrir des plats d’Amérique latine oubliés, voire disparus, à des palais novices. Mission accomplie!

En résumé

L’occasion. Si on est dans le coin, ou qu’on a envie d’une expérience culinaire ou encore pour une soirée à discuter autour d’un plat réconfortant.

L’ambiance et le décor. Le resto est très propre, mais l’ambiance et le décor sont encore à étoffer.

Les prix. Des entrées aux environs de 10 $ et des plats à moins de 25 $. Il faut compter entre 50 à 60 $ (avec le verre de vin à 9 $) par personne.