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La production de café latino-américaine en danger

Photo: David GANNON / AFP

Le réchauffement climatique menace les zones les plus propices à la culture du café en Amérique latine, premier producteur mondial, qui selon le scénario le plus sombre pourrait voir sa production diminuer de près de 90% d’ici 2050, selon les conclusions d’une étude.

«Le café est l’une des denrées agricoles les plus précieuses au monde et nécessite pour sa culture un climat propice ainsi que des abeilles en nombre suffisant pour sa pollinisation», explique Taylor Ricketts, professeur à l’Institut Rubenstein sur l’environnement de l’Université du Vermont, co-auteur de cette étude publiée lundi dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

«Il s’agit de la première étude qui montre comment le réchauffement planétaire va probablement affecter l’environnement pour les caféiers et les abeilles d’une manière qui va durement pénaliser les producteurs», précise le chercheur.

Les meilleurs cafés sont aussi les plus menacés: l’arabica très cultivé en Amérique Latine supporte mal les moindres fluctuations de température, d’humidité et d’ensoleillement.

Le robusta, qui sert surtout à faire du café soluble, est un peu plus résistant. Il est surtout produit en Afrique.

Selon le scénario d’un réchauffement modéré ou élevé (plus de 2 degrés Celsius), d’ici 2050, la production de graines serait réduite de 73 à 88% dans les zones les plus propices aujourd’hui à la culture du café, sous l’effet combiné de la disparition d’une partie des abeilles et des arbrisseaux.

Ce même modèle suggère une diminution également de la diversité des abeilles de 8 à 18% dans ces régions.

Les pertes les plus importantes de production sont prévues au Nicaragua, au Honduras et au Venezuela.

Cette étude identifie également des zones où les populations et la diversité des abeilles vont probablement augmenter, principalement en Amérique Centrale.

Les chercheurs prédisent ainsi un accroissement de la culture du café au Mexique, au Guatemala, en Colombie et au Costa Rica, dans les régions montagneuses où les températures devraient être plus favorables aux caféiers et aux abeilles sauvages.

L’étude pointe également l’importance des forêts tropicales, des habitats importants pour les abeilles et d’autres pollinisateurs clé.

Environ 91% des zones les plus fertiles à la culture du café en Amérique Latine se situent aujourd’hui à moins de deux kilomètres d’une forêt tropicale.

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