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Critique resto: Mission réussie, Lili!

Photo: Yves Provencher/Métro

Le Lili Co. a ouvert ses portes en octobre et propose une carte axée sur les abats.

J’ai débarqué au Lili Co. avec un mélange d’émotions. L’envie d’être surprise et la crainte de l’être trop… Je l’avoue d’emblée, je ne suis pas friande d’abats. Je suis en train d’apprivoiser ces parties moins nobles de l’animal, tranquillement. Pourtant, je suis complètement d’accord avec  la philosophie selon laquelle on devrait manger la bête de la tête à la queue. Pour adhérer à cela, manger des abats est, en quelque sorte, un passage obligé.

Or, au Lili Co., les abats, c’est la spécialité. Sur le menu, les mots «rognons», «langue», «cervelle», m’ont tout d’abord rebuté, puis intriguée. Ce resto, donc, n’était pas un choix naturel pour moi; un choix rationnel plutôt.

Le chef devait effacer le souvenir de foie de veau trop cuit – disons plutôt «semelle de botte» –  de ma grand-mère. Pas une mince affaire!

Le choix des abats
C’est lors d’un voyage en Asie, où ils ont mangé des abats pendant trois semaines, que l’homme et sa dame ont eu l’idée de miser sur les abats et les pièces moins nobles. À leur retour ici, ils ont imaginé leur resto idéal, puis ils l’ont ouvert dans les anciens quartiers du Bistro Bienville, à l’angle des rues Mentana et de Bienville.

Le couple en question est composé de David Pellizzari et Catherine Draws. Je connaissais madame de nom grâce à son blogue Obsessions gourmandes, dans lequel elle partageait des recettes et des coups de cœur. Mais à son resto, c’est plutôt son amoureux qui est aux fourneaux alors qu’elle s’occupe du service et du shaker.

Au menu
Au Lili Co., on a suivi la mouvance des petits plats à partager. On nous conseille de prendre deux plats par personne, on y va plutôt pour cinq plats à trois et un dessert.

Mais avant de s’attaquer aux plats, on commande un cocktail. Une autre spécialité de l’endroit. Pour bien jouer le jeu, je commande le Lili Co., le cocktail signature du resto, aux arômes de prune. Au nez, c’est ultra alcoolisé. En bouche aussi. Mais on m’avait avertie : «Ce n’est pas un cocktail de fille.» C’est vrai. C’est fort. Et comme je suis une fille, j’ai ajouté un trait de jus d’orange pour pouvoir continuer à le siroter!

Côté boisson, outre les cocktails, une courte mais efficace carte des vins est offerte. Des vins nature, principalement. Des rouges, des blancs, ainsi que quelques vins orange et jaunes.

Ensuite on mange. Ça commence avec le dahl, rognons d’agneau, taboulé et yogourt. Un plat savoureux, aux saveurs bien balancées. Le hic : la texture des rognons est désagréable en bouche. Les petits bouts de rein se coupent mal, et personne ne se bat pour manger le dernier morceau. La soupe, elle, est parfaite et bien épicée.

Vient par la suite la salade d’Halloumi grillé, tomates, dattes, noix de Grenoble et roquette. Une salade aux textures variées et aux goûts harmonieux qui ravit, simplement, toute la tablée.

Au troisième service, les crêpes vietnamiennes aux crevettes nordiques sont posées devant nous et nous emmènent complètement ailleurs. Ce plat aux allures asiatiques nous met le feu à la bouche, bien qu’il soit servi froid. Attention appréciée : la garniture pimentée est servie à part, et chaque convive peut doser le piquant en fonction de sa résistance.

Lili Co. langue_concombreLe tour de la langue de veau, enrobée de tranches de concombre libanais et de sauce de piment, arrive enfin. À l’œil, ça ressemble à du pastrami. Au goût, c’est fondant et subtil. Et le plat dans son ensemble est une réussite. Le coup de cœur de toute la table. On en aurait repris volontiers.

Finalement, c’est le tour de la pieuvre, parfaitement grillée, servie avec du chimichurri, de la feta et des artichauts braisés. Une excellente conclusion. J’aurais mis au défi les détracteurs de ce mollusque de trouver quelque chose à redire contre la texture de cette pieuvre.

En fin de bouche, un dessert tout léger, raffiné : crème d’agrumes, meringue croquante au genièvre, panna cotta au basilic, menthe, pollen. Excellent!

À la fin du repas, le foie de veau trop cuit de mamie avait été évacué de mon esprit. Grâce aux mariages de saveurs des plats, j’ai été conquise… presque entièrement.

En résumé

  • L’occasion: Pour un souper en tête-à-tête ou entre amis. Le brunch est aussi très couru le week-end.
  • L’ambiance et le décor: Service accueillant et amical. Lieu intimiste. On se sent tout de suite à l’aise au Lili Co.
  • Les prix: Pour un cocktail, un verre de vin et deux plats, compter une soixantaine de dollars, avant taxes et service.
  • Nous avons aimé: L’audace et l’originalité de la carte, qui offre des plats sortant des sentiers battus.
  • Nous avons moins aimé: Le lieu était très peu achalandé en ce jeudi soir de janvier, ce qui rendait l’ambiance un peu moins vivante.

Lili Co.
4650, rue Mentana

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